Ce dernier temps, la lutte contre la corruption et ses corollaires alimentent l’actualité socio-politique du pays avec notamment la rencontre qui a regroupé autour du Président de la République Mohamed Bazoum, plusieurs acteurs concernés dont la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA). A ce sujet, votre hebdomadaire s’est entretenu avec le constitutionaliste et Enseignant chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey Amadou Hassane Boubacar. Dans cet entretien, il décrypte les dispositifs institutionnels actuels, la volonté du Président de la République de lutter contre la corruption, l’indépendance de la justice, l’atteinte des citoyens dans ce combat et les comportements que doivent avoir les hommes politiques. Pour lui, puisque « la mal gouvernance est la source du sous-développement, de l’instabilité politique, il faut aussi que les partis politiques arrivent à se convaincre que seule la lutte contre la mal gouvernance est source de stabilité et de développement. Et qu’ils soient convaincus que chaque militant poursuivi pour quelque travers que ce soit, puisse répondre sans obstruction aucune devant la justice comme tout citoyen ».
L’indépendant plus : Quelle appréciation faites-vous du dispositif judiciaire actuel ?
Dr Amadou Hassane Boubacar : Effectivement comme vous l’avez rappelé, le président de la République Mohamed Bazoum a accordé au-delà de la lutte contre la corruption, une place de choix à la bonne gouvernance, l’un des maillons faibles au Niger. Aujourd’hui, par rapport à la question de la corruption, il y a un édifice institutionnel qui est là, au-delà du dispositif traditionnel, notamment le système judiciaire, qui réprime la corruption en tant qu’infraction pénale. Mais également, il y a une autorité administrative qui est placée au niveau de la Présidence de la République, la Haute Autorité de Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées-(HALCIA). Cette autorité mène des investigations dans toutes les structures et services où il y’a des pratiques ou des faits de corruption supposés ou réels qui sont portés à sa connaissance. En tant qu’institution rattachée à la présidence de la République, elle investigue et dresse un rapport au Président de la République.