Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

Le Niger s’est engagé dans une réforme curriculaire de l’éducation depuis 2011. La restitution de l’évaluation de la réforme a eu lieu le 20 septembre au Palais des Congrès de Niamey, à l’occasion de la revue annuelle du Secteur de l’Education et de la Formation. Cette restitution s’est faite en présence de SEM le Premier Ministre, M. Ouhoumoudou Mahamadou, des Ministres et hauts fonctionnaires en charge du secteur de l’Education et de la formation, des représentants de la société civile de l’éducation, de l’Ambassadeur de l’UE, cheffe de file des Partenaires techniques et financier du secteur et des partenaires techniques financiers.

Grâce au financement de cette évaluation par l’Union européenne, les Autorités Nigériennes ont l’opportunité de connaître avec précision les acquis de l’expérimentation et d’évaluer la mise en œuvre de la réforme curriculaire en vigueur dans le primaire, avant d’étendre cette réforme au niveau national.

 

Afin de garantir le maximum d’objectivité et une qualité pointue, cette évaluation a été menée sur une période de 18 mois et a utilisé une pluralité de méthodes complémentaires :

Une analyse documentaire critique (textes officiels, programmes et outils didactiques),
Une enquête en deux étapes dans un échantillon d’écoles expérimentales et d’écoles témoins dans toutes les régions du pays sur la base d’outils innovants les QCX ou « Questionnaires à Choix multiples eXperts » (soit 12 000 élèves de CE2 et CM2 dans 188 écoles expérimentales et témoins) ;
Une passation de test oral dans les mêmes écoles,
Des enquêtes auprès des acteurs du niveau central, déconcentré /décentralisé et local à l’aide de questionnaires & guides d’entretien (plus de 6000 personnes)
Et des observations de terrain.
Cette évaluation a permis de dégager des conclusions sur les effets de la réforme et des perspectives crédibles pour l’avenir du système éducatif nigérien.

Elle a aussi mis en évidence des qualités certaines liées au processus initial de la réforme, à l’esprit d’une approche ancrée dans l’environnement de l’élève, à la quantité des outils élaborés et des formations organisées, compte tenu du nombre des langues et à une harmonisation méthodologique appréciable des disciplines. Elle a aussi démontré une aspiration de la plupart des acteurs à introduire le bilinguisme dans les écoles, ce qui se retrouve confirmé avec l’étude des perceptions et attentes éducatives nigériennes[1].

Néanmoins, l’évaluation a également révélé des limites importantes dans plusieurs domaines dont entre autres :

• le manque de véritables situations complexes à traiter par chaque élève dans les curricula
• l’absence d’une conception bilingue fondée sur le transfert de la langue nationale vers le français ;
• le fait que les programmes en Langues Nationales ne tiennent pas compte des particularités linguistiques, culturelles et régionales de chaque langue.
• l’application de la réforme dans une langue nationale qui n’est pas la langue maternelle de tous les élèves de la classe
• l’insuffisance de formation des enseignants concernés par l’expérimentation
• La distribution défaillante ou tardive du matériel pédagogique
• l’affectation d’enseignants ne maîtrisant pas la langue nationale de leur école ou non formés dans des classes expérimentales
En termes de résultats, l’évaluation a mis en évidence des carences, de l’ordre de 40% à 45%, observées dans les acquisitions (lecture, écriture, expression orale et calcul) chez les élèves de CE2 en raison de la manière dont elle a été mise en œuvre au Niger.

Devant ce constat, les experts ont proposé 4 scénarios de poursuite pour permettre d’améliorer la qualité de l’éducation et ont présenter les forces et faiblesses de chacun. Les autorités se prononceront dans les jours à venir sur le scénario le plus adapté afin d’assurer l’amélioration des compétences des jeunes nigériennes et des jeunes nigériens.

Selon l’Ambassadrice de l’Union européenne au Niger, « Cette évaluation constitue une étape déterminante dans le processus engagé par les autorités pour améliorer la qualité de l’éducation au Niger. Elle décrit sans complaisance les forces et les faiblesses de la réforme qui a été appliquée et les autorités auront à cœur de choisir le scénario de poursuite le plus adapté aux aspirations de la population et aux réalités du système éducatif nigérien ».

La réforme curriculaire

Engagée depuis 2011 par le gouvernement du Niger en vue d’accroître l’efficacité interne de l’enseignement primaire mise à mal par une grande faiblesse constatée au niveau des principaux indicateurs, la réforme curriculaire est fondée sur deux composantes, APS et bilinguisme, et a concerné 5500 écoles de deux générations (500 expérimentales et 5000 pour l’extension).

La réforme curriculaire optait pour l’utilisation de l’Approche Par Situation (APS) comme approche pédagogique d'élaboration du curriculum. Cette approche préconise l’utilisation de la langue nationale comme média exclusif d’enseignement au niveau des classes du préscolaire et des trois premières années de l’éducation de base et des écoles franco-arabes. Le français étant alors introduit comme une matière à partir de CI, avec un nombre augmentatif des heures de français chaque année.

Les « Questionnaires à Choix multiples eXperts »

Les QCX™ sont des questionnaires constitués de Questions à Choix Multiples.

Toutefois, contrairement à ceux généralement utilisés, qui se contentent d’identifier « la » bonne réponse, les QCX consistent en des Questions à Choix multiples « eXpertes », en ce sens que, quelle que soit la réponse pointée par l’élève, celle-ci est traduite non seulement en termes de compétences cognitives mais aussi en termes de profil émotionnel.

Cette analyse est possible grâce à une base de données de 30 000 personnes de tous âges et de tous continents, dont une partie significative provient de pays africains, en particulier de la sous-région. Les QCX ont fait l’objet d’une recherche internationale de plus de 10 ans.

[1] Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) – financement UNICEF.

Education : Restitution de l’évaluation de la réforme curriculaire

Le Niger s’est engagé dans une réforme curriculaire de l’éducation depuis 2011. La restitution de l’évaluation de la réforme a eu lieu le 20 septembre au Palais des Congrès de Niamey, à l’occasion de la revue annuelle du Secteur de l’Education et de la Formation. Cette restitution s’est faite en présence de SEM le Premier Ministre, M. Ouhoumoudou Mahamadou, des Ministres et hauts fonctionnaires en charge du secteur de l’Education et de la formation, des représentants de la société civile de l’éducation, de l’Ambassadeur de l’UE, cheffe de file des Partenaires techniques et financier du secteur et des partenaires techniques financiers.

Grâce au financement de cette évaluation par l’Union européenne, les Autorités Nigériennes ont l’opportunité de connaître avec précision les acquis de l’expérimentation et d’évaluer la mise en œuvre de la réforme curriculaire en vigueur dans le primaire, avant d’étendre cette réforme au niveau national.

Afin de garantir le maximum d’objectivité et une qualité pointue, cette évaluation a été menée sur une période de 18 mois et a utilisé une pluralité de méthodes complémentaires :

Une analyse documentaire critique (textes officiels, programmes et outils didactiques),
Une enquête en deux étapes dans un échantillon d’écoles expérimentales et d’écoles témoins dans toutes les régions du pays sur la base d’outils innovants les QCX ou « Questionnaires à Choix multiples eXperts » (soit 12 000 élèves de CE2 et CM2 dans 188 écoles expérimentales et témoins) ;
Une passation de test oral dans les mêmes écoles,
Des enquêtes auprès des acteurs du niveau central, déconcentré /décentralisé et local à l’aide de questionnaires & guides d’entretien (plus de 6000 personnes)
Et des observations de terrain.
Cette évaluation a permis de dégager des conclusions sur les effets de la réforme et des perspectives crédibles pour l’avenir du système éducatif nigérien.

Elle a aussi mis en évidence des qualités certaines liées au processus initial de la réforme, à l’esprit d’une approche ancrée dans l’environnement de l’élève, à la quantité des outils élaborés et des formations organisées, compte tenu du nombre des langues et à une harmonisation méthodologique appréciable des disciplines. Elle a aussi démontré une aspiration de la plupart des acteurs à introduire le bilinguisme dans les écoles, ce qui se retrouve confirmé avec l’étude des perceptions et attentes éducatives nigériennes[1].

Néanmoins, l’évaluation a également révélé des limites importantes dans plusieurs domaines dont entre autres :

• le manque de véritables situations complexes à traiter par chaque élève dans les curricula
• l’absence d’une conception bilingue fondée sur le transfert de la langue nationale vers le français ;
• le fait que les programmes en Langues Nationales ne tiennent pas compte des particularités linguistiques, culturelles et régionales de chaque langue.
• l’application de la réforme dans une langue nationale qui n’est pas la langue maternelle de tous les élèves de la classe
• l’insuffisance de formation des enseignants concernés par l’expérimentation
• La distribution défaillante ou tardive du matériel pédagogique
• l’affectation d’enseignants ne maîtrisant pas la langue nationale de leur école ou non formés dans des classes expérimentales
En termes de résultats, l’évaluation a mis en évidence des carences, de l’ordre de 40% à 45%, observées dans les acquisitions (lecture, écriture, expression orale et calcul) chez les élèves de CE2 en raison de la manière dont elle a été mise en œuvre au Niger.

Devant ce constat, les experts ont proposé 4 scénarios de poursuite pour permettre d’améliorer la qualité de l’éducation et ont présenter les forces et faiblesses de chacun. Les autorités se prononceront dans les jours à venir sur le scénario le plus adapté afin d’assurer l’amélioration des compétences des jeunes nigériennes et des jeunes nigériens.

Selon l’Ambassadrice de l’Union européenne au Niger, « Cette évaluation constitue une étape déterminante dans le processus engagé par les autorités pour améliorer la qualité de l’éducation au Niger. Elle décrit sans complaisance les forces et les faiblesses de la réforme qui a été appliquée et les autorités auront à cœur de choisir le scénario de poursuite le plus adapté aux aspirations de la population et aux réalités du système éducatif nigérien ».

La réforme curriculaire

Engagée depuis 2011 par le gouvernement du Niger en vue d’accroître l’efficacité interne de l’enseignement primaire mise à mal par une grande faiblesse constatée au niveau des principaux indicateurs, la réforme curriculaire est fondée sur deux composantes, APS et bilinguisme, et a concerné 5500 écoles de deux générations (500 expérimentales et 5000 pour l’extension).

La réforme curriculaire optait pour l’utilisation de l’Approche Par Situation (APS) comme approche pédagogique d'élaboration du curriculum. Cette approche préconise l’utilisation de la langue nationale comme média exclusif d’enseignement au niveau des classes du préscolaire et des trois premières années de l’éducation de base et des écoles franco-arabes. Le français étant alors introduit comme une matière à partir de CI, avec un nombre augmentatif des heures de français chaque année.

Les « Questionnaires à Choix multiples eXperts »

Les QCX™ sont des questionnaires constitués de Questions à Choix Multiples.

Toutefois, contrairement à ceux généralement utilisés, qui se contentent d’identifier « la » bonne réponse, les QCX consistent en des Questions à Choix multiples « eXpertes », en ce sens que, quelle que soit la réponse pointée par l’élève, celle-ci est traduite non seulement en termes de compétences cognitives mais aussi en termes de profil émotionnel.
Cette analyse est possible grâce à une base de données de 30 000 personnes de tous âges et de tous continents, dont une partie significative provient de pays africains, en particulier de la sous-région. Les QCX ont fait l’objet d’une recherche internationale de plus de 10 ans.
[1] Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) – financement UNICEF.

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