Russie-Afrique : Les énigmes de l’offensive diplomatique de Sergueï Lavrov .

Quels sont les vrais contours et les objectifs à moyen terme de l’offre de coopération russe sur le continent ? Regard sur les termes du discours du chef de la diplomatie de la Russie au lendemain d’une nouvelle tournée africaine.
Sergueï Lavrov a entrepris début février sa troisième tournée sur le continent en six mois, en se rendant cette fois au Mali, en Mauritanie et au Soudan. A chaque étape, comme lors des précédentes tournées, les termes du discours dispensés se résument en une intensification de « l’engagement russe » auprès des pays visités et des régions. Aux Etats du Sahel, le ministre promet une aide accrue dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi des soutiens économiques aux contours flous. A cet égard, Lavrov a déclaré à Bamako le 7 février que « la Russie continuera d'envoyer des vivres de première nécessité, de mobiliser nos entrepreneurs à venir investir au Mali dans les différents secteurs, et d’augmenter aussi le quota des bourses d’études… » Un programme dont la banalité peut surprendre de nos jours, surtout lorsque cet éminent représentant de la Fédération de Russie évoque des « vivres de première nécessité », un concept économique anachronique eu égard aux aspirations actuelles des Etats africains. Mais ceci importe peu, puisque cette offensive diplomatique se fonde moins sur la performance des termes de la coopération économique que sur la construction d’une alliance politique la plus vaste possible avec les pays du continent, dans le but de renforcer l’influence de la Russie sur la scène internationale .