Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

issoufou mahamadou President de la Republique du nigerLe président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou. © VOA

La gouvernance politique et administrative n’est pas à ses plus beaux jours au Niger. Partant d'un certain nombre de situations, toutes de nature malsaine, on est en droit de considérer qu’il existe des fossés profonds entre ce qui doit être fait et ce qui se fait au plan politique mais aussi dans le fonctionnement des différents services de l’administration publique.

Intéressons-nous tout d'abord à la gestion de l’administration publique dont le fonctionnement est marqué par de grosses disparités entre les compétences et les profils des différents postes de travail.

Zoom sur l'administration publique

Beaucoup de choses sont à déplorer dans la façon dont fonctionne l'administration publique nigérienne. Les usagers des services publics regrettent le fait que l’appareil de l'État soit vidé de toutes les compétences techniques nécessaires à l’exécution des tâches administratives. En lieu et place, des amateurs sont recrutés. Des agents sortis du néant et qui ne doivent leur salut que grâce à des relations politiques partisanes et familiales.

nigelec niger 2018Des agents de la NIGELEC sur le terrain. © NIGELEC (Twitter)Cette manière de faire a découragé plus d’un citoyen nigérien. Kabirou Issoufou Jeune diplômé est dans le lot des frustrés, pour la plupart en quête de leur premier boulot. Ambitieux de travailler pour son pays, Kabirou a vécu une expérience inoubliable qu'il explique en ces termes: « Nous étions 5 à 6 de notre promotion à déposer des dossiers pour le concours lancé par la Nigérienne d’électricité NIGELEC. À notre grande surprise, je dirais à notre grand désarroi, des collègues à moi ont été retenus alors que je remplissais les conditions plus qu’eux. Malheureusement personne n’a voulu nous dire les vraies raisons de notre disqualification. Plus tard, nous avions appris que ceux qui ont été retenus ont tous quelqu’un de haut placé dans la sphère de la NIGELEC. Évidemment ils ont eu la facilité d’accès au concours. »

Cette situation n’est pas sans conséquence pour le bon fonctionnement de notre administration.

Insubordination et incompétence

En effet comme désagréments ou dégâts, on peut énumérer l’insubordination des agents vis-à-vis de la hiérarchie. Ce qui sans conteste a provoqué une improductivité patente des occupants des différents postes de travail, qui pour la plupart ne sont pas venus par le mérite.

La démotivation des fonctionnaires est un autre mal qui gangrène l’efficacité de l’administration publique. En effet, les agents recrutés sans qualification ou vocation, exécutent les tâches comme bon leur semble.

Corruption dans ses formes

La corruption continue de battre son plein dans les démembrements des services de l’État. Le plus petit service public demandé requiert de celui qui en fait la demande une donation forcée. Une pratique devenue la règle. Pour que le fournisseur ou l’agent accepte de se mettre dans la position de vous rendre ce service public, qui est un droit pour tous les contribuables.

sante niger 2018Vaccination d'un bébé au cours d'une campagne en Afrique. © FotoliaConséquence : Les usagers des services publics n’ont plus de sympathie à l’égard des agents qui sont leurs principaux collaborateurs par exemple. Par exemple, l'accès aux soins, même les plus insignifiants, relève d’un véritable casse-tête. Que dire de l’effectivité de la gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans?

En effet, parlant de la gratuité des soins, ils sont nombreux les parents qui ont été déçu de cette politique qui dans sa vision est à saluer.
Trimballant son enfant de 3 ans malade presque dans le coma, au centre de santé intégré de Andoumé, Halima était obligée d’amener son bébé ailleurs, dans un centre privé pour lui sauver la vie.

Pour elle cette politique truffée de mafia et de vol. La gratuité ne sert pas les plus démunies mais plutôt les agents de santé qui s’en servent pour arnaquer les malades à travers les ordonnances qu’ils remplacent après en substituant les produits pour les vendre dehors, déplore-t-elle.

Malheureusement, de telles pratiques sont restées impunies. Alors que des actes pareils sont sciemment commis. 

Impunité et complaisance

Les présumés coupables ne sont pas sanctionnés, juste parce qu’ils sont enveloppés dans des couvertures ou colorations politiques ou stratégiques.

Le simple fait de sévir contre ces indélicats se vit comme un séisme dans les partis au pouvoir. Au bout de compte s'installe une incompatibilité d'humeur qui entraînerait une défection des indélicats au profit d'autres horizons politiques.

C'est pourquoi, l’assainissement promis dès les premières heures de la gouvernance du régime en place est totalement réduit en un simple slogan de campagne. Pourtant, la lutte contre l'impunité est un point inscrit dans la déclaration de politique générale du gouvernement. Une volonté réaffirmée dans le programme de la renaissance, "Acte 1 et 2", Aujourd'hui, tout s'est limité à un rêve miroité aux nigériens qui attendent encore et toujours que des milliers de personnes mises en cause dans dossiers de corruption puissent rendre gorge. Corrompus et corrupteurs sont rarement traduits devant les tribunaux.

A ce mal de corruption vient s'ajouter la ségrégation dans l’octroi ou la fourniture de certains services publics. Une situation qui a aggravé le fossé entre les populations et la classe qui gouverne.

Le front social est constamment en ébullition avec les différentes grèves dans les domaines de l’éducation, de la santé et autres, dénonçant la cristallisation de la frustration sociale le chômage endémique, la rupture d’égalité entre les citoyens sous toutes ses formes, etc. Beaucoup d'autres obstacles majeurs qui minent la santé du système social et économique nigérien sont posés par les dignitaires du régime en place. Leur attitude a fini par plomber le développement du pays tout entier, faisant du Niger le dernier pays de la planète en termes de l'indice de développement humain IDH. Au-delà des aspects socioéconomiques, l'État de droit et la stabilité du pays ont pris des sérieux coups du fait de la mal gouvernance.

 

Écrit par kossoukoye balkissa

Kossoukoye Balkissa

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