
Le message à la Nation du 3 juillet du président sénégalais Macky Sall et l’alternance pacifique à la tête du Nigeria en mai dernier sont venus atténuer la crainte d’un enterrement sans fleur ni couronne de la démocratie en Afrique de l’Ouest, après les cinq coups d’Etat militaires perpétrés au Mali, au Burkina Faso et en Guinée en moins de deux ans.
Au-delà du seul Sénégal où il était très attendu pour clarifier le jeu politique et dessiner le cap de la présidentielle de 2024, le discours prononcé le 3 juillet par le président Macky Sall a produit un écho retentissant dans toute la sous-région ouest-africaine. Comme si l’avenir de la démocratie en Afrique de l’Ouest allait dépendre du propos du dirigeant sénégalais… Après les coups de canifs portés à l’expérience démocratique par le retour des pouvoirs kaki à Bamako, Ouagadougou et Conakry, toute aventure du président Macky Sall pour un troisième mandat pouvait sévèrement hypothéquer les fragiles processus de démocratisation.