Le Sahel traverse une crise complexe marquée par des conflits, des tensions intercommunautaires, des chocs climatiques et l’insécurité. Le Niger est depuis longtemps une plaque tournante pour les demandeurs d’asile et un carrefour pour les flux migratoires mixtes, abritant des réfugiés des pays voisins. Le pays abrite actuellement plus de 700.000 personnes déplacées de force : 350.000 réfugiés et demandeurs d’asile, et 350.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays.
La crise politique, les incertitudes qui y sont liées et le risque d’une augmentation des violences intercommunautaires ont incité le HCR à mettre à jour ses plans d’urgence et à ajuster son niveau de préparation dans le cadre d’un examen des plans de continuité des activités. Depuis que le HCR a mis en place le Mécanisme de transit d’urgence (MTU) en 2017, le Niger a également offert sa protection à plus de 4.200 demandeurs d’asile et réfugiés vulnérables évacués de la Libye voisine.
Actuellement, près de 600 réfugiés sont hébergés sur le site de Hamdallaye près de Niamey - qui est à pleine capacité - dont 100 qui attendent leur départ vers des pays tiers mais sont bloqués par la fermeture de l’espace aérien du Niger. 275 attendent une décision des pays de réinstallation ou leur dossier est en cours de traitement.
Les tensions socio-économiques, notamment l’inflation galopante et le manque de ressources et de services, ont été aggravées par les récentes restrictions de circulation, mettant encore plus à l’épreuve une population déjà vulnérable.
L’augmentation du coût de la vie et l’insécurité ont accru les risques de protection, notamment les mariages précoces, les violences sexuelles, la traite et l’exploitation. En juillet, le HCR a suivi 255 incidents de protection, y compris des enlèvements, des violences sexistes et des violences domestiques.
Ces incidents se sont produits à Tahoua, Maradi, Tillabéry et Diffa. Bien que ces données soient conformes aux autres mois de 2023, les équipes du HCR ont constaté une forte augmentation de ces incidents depuis le 26 juillet. « Entre le 26 et le 31 juillet, nous avons observé une augmentation de 50% d’incidents similaires par rapport aux semaines précédentes du mois de juillet », a détaillé M. Gignac.
Le HCR n’a reçu que près de 40% des 135 millions de dollars nécessaires pour soutenir les activités humanitaires cette année. « Le besoin de financement devrait augmenter si la crise s’aggrave dans les mois à venir », a insisté le Représentant du HCR.
Sur un autre plan, les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger sont entrées en vigueur et les prix des denrées semblent devoir continuer à augmenter car la fermeture des frontières avec les pays de la CEDEAO rendra les denrées alimentaires et les autres produits de base plus rares.
source CA_ONU