Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

 

islamo gauchiste

Le terme « islamo-gauchisme », attribué au philosophe et politologue français Pierre-André Taguieff, a suscité de nombreuses controverses politiques et culturelles depuis son apparition en 2002. Les critiques de gauche en France ont affirmé que le terme était instrumentalisé par les populistes et islamophobes pour discréditer tout activisme antiraciste, montrant par des analyses statistiques que ses utilisateurs étaient majoritairement proches de la droite.

Pourtant, ces critiques évitent de répondre à des questions fondamentales sur les relations entre militants de gauche et islamistes : Pourquoi existe-t-il une convergence apparente sur des positions politiques clés ? Le racisme est-il le seul moteur du ressentiment envers la « gauche islamiste » ?
Critiquer une expression uniquement sur la base de l'identité de ses utilisateurs est absurde. Pour évaluer l'exactitude de « gauche islamiste », il faut se demander si des éléments internes communs aux idéologies gauchistes et islamistes permettent une fusion idéologique, et s'il existe des forces influentes soutenant et imposant cette alliance.
En plus de Taguieff, d'autres auteurs relient la fusion de la gauche et de l'islam politique à la révolution iranienne, lorsque la gauche iranienne cherchait des éléments « progressistes » dans l'héritage islamique, fasciné par l'expérience iranienne. Bien que cette fascination ait diminué après les répressions en Iran, l'intérêt pour le potentiel révolutionnaire de l'« Islam » a persisté chez certains intellectuels gauchistes comme Michel Foucault.
Des penseurs contemporains comme Chris Harman, François Burgat, et Judith Butler ont exploré ce potentiel révolutionnaire, mais leur attrait pour l'« Islam » ne réside pas dans une simple alliance politique. Ils interprètent l'« Islam » comme capable de déconstruire les structures de racisme et d'oppression coloniale. Toutefois, cette fascination perturbe souvent la pensée critique, ignorant les réalités d'oppression au sein des sociétés musulmanes elles-mêmes.
Les penseurs de gauche contemporains semblent plus préoccupés par la déconstruction de structures de pouvoir liées à des péchés originels de l'ère moderne, plutôt que par l'identification d'une utopie future. Ils voient dans des éléments prémodernes et précoloniaux, comme l'« Islam », des outils pour perturber le pouvoir mondial contemporain et réinterpréter l'Occident.
Les milices islamistes sont souvent perçues comme des mouvements de résistance décolonisateurs, une logique soutenue par de nombreuses solidarités occidentales avec les causes arabes. Cependant, critiquer cette perspective en soulignant les aspects modernistes et les relations complexes de l'islam contemporain avec le système mondial ne change rien pour ceux qui soutiennent cette idée. Le terme « gauche islamique » reste problématique, incapable de devenir un concept discipliné, conduisant à des « chambres d'écho » où partisans et opposants répètent leurs convictions sans véritable dialogue.

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