C’est officiel, les 1500 soldats américains basés à Agadez dans le Nord du pays vont qui quitter le Niger dans les quatre (4) prochains mois, avec comme date finale le 15 septembre 2024. Le calendrier a été établi d’un commun accord entre les autorités nigériennes et américaines.
Dans un communiqué conjoint intitulé ‘‘retrait des troupes américaines’’, les représentants du Ministère de la Défense Nationale de la République du Niger et du Département de la Défense des Etats-Unis se sont réunis, du 15 au 19 mai 2024, à Niamey dans le cadre d’une commission mixte de désengagement pour coordonner le retrait en bon ordre et en toute sécurité des forces américaines du Niger. Ces discussions ont été conduites côté Niger par le Chef d’Etat-Major de l’armée de terre, le colonel-major Mamane Sani Kiaou. Côté américain c’est le sous-secrétaire à la Défense pour les Opérations Spéciales et les conflits de faible intensité, M. Christopher Maier, qui a conduit la délégation.
A l’issue de la réunion, les deux parties ont trouvé un accord de désengagement pour effectuer le retrait des forces américaines, qui a déjà commencé et qui va se poursuivre jusqu’au 15 septembre 2024, date à laquelle, le dernier soldat américain quittera le territoire nigérien.
Dans le cadre de ce retrait, les deux (2) parties ont convenu des procédures pour faciliter l’entrée et la sortie du personnel américain, y compris les autorisations de survol et d’atterrissage pour les vols militaires.
Cet accord intervient deux (2) mois après la dénonciation des accords militaires par le Niger, le 16 mars dernier pour que les Etats-Unis déclinent enfin, le calendrier de départ de leurs troupes du Niger. Un retard qualifié par plusieurs observateurs de diversion des américains qui donnent l’impression de ne pas vouloir quitter le Niger. Pour les organisations de la société civile, les américains ne devraient prendre au temps de temps pour se retirer du Niger. Des organisations comme le M62 n’hésitent pas à donner un ultimatum d’un mois aux troupes américaines pour quitter.
Dans leur communiqué conjoint, les délégations nigériennes et américaines ont rappelé les sacrifices communs des forces nigériennes et américaines dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et se sont félicités des efforts mutuels consentis dans la montée en puissance des forces armées nigériennes. Les deux parties s’engagent à poursuivre la coopération dans les domaines d’intérêts communs et que le retrait des forces américaines du Niger n’entache en rien la poursuite des relations entre les Etats-Unis et le Niger dans le domaine du développement.
Le Niger et les Etats-Unis s’engagent à un dialogue diplomatique continu pour définir l’avenir de leurs relations bilatérales, précise le communiqué.
Installés au Niger depuis 2012, les 1500 soldats de la base américaine d’Agadez vont quitter désormais le Niger comme l’ont fait les français de l’opération Barkhane ainsi que quelques soldats de la force civile de l’Union Européenne basés au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (eucap sahel)
Contrairement au retrait des forces françaises, le départ des forces américaines n’a pas fait l’objet de plusieurs manifestations de la part des acteurs de la société et des populations nigériennes de manière générale. Seules quelques manifestations ont été organisées à Niamey et à Agadez. Cette dernière ville abrite la base américaine qui est située à une vingtaine de kilomètres de la ville.
La goutte qui a fait déborder le vase
La dénonciation des accords militaires avec les USA est intervenue après une visite de trois jours d'une délégation américaine menée par la secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee.
"L'arrivée de la délégation américaine n'a pas respecté les usages diplomatiques", a expliqué samedi le colonel. Il a assuré que le gouvernement américain avait informé Niamey de "façon unilatérale" de sa date d'arrivée et de la composition de sa délégation. Le nouvel homme fort du Niger a refusé de la recevoir, obligeant la délégation à repartir jeudi 14 mars au soir, sans garantie pour l’avenir de la présence militaire américaine dans ce pays.