Le président de la république a participé à la 27ème Session de la COP 27 sur le climat à Charm El Sheikh en Egypte. Il est attendu des dirigeants planétaires, l’évaluation des avancées concernant leurs engagements en vue d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015. Celui-ci vise à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de 2 °C, de préférence à 1,5 °C.
Face à la réticence des dirigeants des pays développés, les Chefs d’Etat africains moins pollueurs et grandes victimes, se font entendre. Ils exigent le respect des engagements et l’union sacrée des pays en développement.
Intervenant devant ses pairs présents à Charm El Sheikh, le président de la république Mohamed Bazoum a mis sur la table, les préoccupations jusque-là inchangées. Pour lui, cette session doit« permettre aux Etats parties de réitérer leurs engagements pris lors de la COP26 en faveur d’une action mondiale renforcée en matière d’adaptation aux phénomènes météorologiques extrêmes ». Surtout quand on sait que lors de la précédente session, les Etats se sont engagés à réduire la vulnérabilité, renforcer la résilience et accroître la capacité des populations à s’adapter aux impacts des changements climatiques.
Le souhait du président Mohamed Bazoum « est que la COP27 soit le tournant où le monde s'est réuni et a démontré la volonté politique requise pour relever le défi climatique par une action concertée, collaborative et percutante », a-t-il plaidé.
Afin de consolider le compromis de Glasgow, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat a publié deux rapports, cette année, où il alerte en indiquant que les engagements actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mèneront d’ici à la fin du siècle à un réchauffement deux fois plus grand que l’objectif de l’Accord de Paris.
Selon le président Mohamed Bazoum, « il se dégage de cette alerte que pour éviter les pertes et les préjudices catastrophiques prévisibles, il est urgent d’accélérer les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre en respectant la justice et l’équité ».
‘‘Si nous savons que l’Afrique est le continent le plus vulnérable de la planète, il nous paraît dès lors impérieux que la COP 27 et toutes les rencontres sur le climat qui vont suivre prêtent une attention spéciale à ses besoins spécifiques ‘’.
Pour le président de la république Mohamed Bazoum, les préoccupations du continent sont entre autres ; la définition d’un nouvel objectif collectif quantifié de financement climatique en tenant compte des besoins des pays en développement ; une définition claire des mécanismes qui seront utilisés par les pays développés en vue de respecter leur engagement de doubler annuellement le financement de l’adaptation d’ici à 2025 ; une prise en charge des pertes et préjudices à travers l’établissement d’un organe de gouvernance et des arrangements de financement précis ; l’engagement des principaux pays émetteurs à réduire leurs objectifs de réductions de gaz à effet de serre à 1,5°C ; et enfin une transition énergétique juste, inclusive et équitable.
Une telle transition dira le président Mohamed Bazoum,‘‘devrait permettre à l’Afrique d’exploiter ses ressources énergétiques notamment fossiles, condition sine qua non, pour favoriser son développement industriel durable et éradiquer la pauvreté’’.
La situation préoccupante du Sahel
Entre autres préoccupations, le président Mohamed Bazoum a porté la voix du Sahel. Ce grand ensemble géographique qui subit les pressions climatiques et des groupes armés non étatiques dont les conséquences sont des plusieurs ordres. « A l’intérieur de l’Afrique, le Sahel est assurément la région présentant les plus grandes vulnérabilités et mérite à ce titre un traitement particulier au regard des défis combinés auxquels elle fait face. Il s’agit des défis sécuritaire, climatique, migratoire, sanitaire, alimentaire et démographique », a déclaré Mohamed Bazoum.
Avant d’insister en disant que « la violence qui ravage aujourd’hui le Sahel a partie grandement liée avec le désastre climatique que subit cette région ».
Le Niger précise le président de la république,« se réjouit des initiatives régionales qui sont prises pour atténuer les impacts du changement climatique comme l’Initiative de la Grande Muraille Verte et la Commission Climat pour la Région du Sahel ». Avant d’ajouter que « ces initiatives visent en effet à contribuer à la sécurité alimentaire, la sauvegarde de la biodiversité, la préservation du capital naturel qui permet de renforcer l’adaptation et la résilience des populations et des écosystèmes », a fait savoir le président Mohamed Bazoum.
Aussi précise le président de la république, « le Niger se félicite de la création du Fonds Climat Sahel. Ce fonds est un instrument innovant et adapté pour le financement des actions climatiques et pour l’accompagnement technique régulier et soutenu des acteurs de la Région du Sahel qui éprouvent des difficultés à accéder aux ressources des mécanismes multilatéraux du fait de leurs procédures complexes ».
La mise en place de ce Fonds dont la première capitalisation sur 5 ans devrait mobiliser 2 milliards de dollars contribuera à la mise en œuvre de l’Initiative de la Grande Muraille Verte à travers des actions promouvant entre autres, l’atteinte de la sécurité alimentaire, la valorisation du potentiel des énergies renouvelables ainsi que du capital humain et le développement des emplois verts.
Le Niger souligne l’urgence de la mise en œuvre des engagements
Les promesses de financement de l’adaptation consacrées par les différentes rencontres sur le climat ne manquent pas de pertinence, a fait savoir le président Mohamed Bazoum. La difficulté est dans leur mise en œuvre. C’est pourquoi, le président de la république appelle à définir de façon urgente, les règles de la mise en œuvre des engagements souscrits.