Les derniers évènements de Tamou mettent au grand jour, la fragilité de la culture citoyenne et républicaine. Suite à une serie d’attaques terroristes, l’armée de l’air nigérienne a réagi vigoureusement en neutralisant sept (7) terroristes et faisant 24 blessés. Cependant, au lieu de saluer la bravoure et la prompte réaction des Forces de Défense et de Sécurité, des voix se sont plutôt levées au sein des acteurs politiques et de la société civile pour charger les Forces de Défense et Sécurité, en les accusant de bavure sur des orpailleurs.
La persistance avec laquelle, des citoyens se sont illustrés dans des commentaires les plus invraisemblables à tort ou à raison, malgré un communiqué officiel du Ministre de la Défense Nationale, reste un indicateur des comportements peu républicains voire antirépublicains dans un contexte de crise.
Ce contexte est éprouvant pour les populations qui vivent dans la zone de conflit et les vaillantes Forces de défense et de sécurité (FDS) engagées corps et âme dans la défense de la souveraineté nationale.
Pour couper court à toutes les spéculations, le Ministre de l’intérieur Hamadou Adamou Souley, s’est rendu à Say. La situation sur le terrain, relatée dans le communiqué officiel, reste inchangée.
Sous d’autres cieux, où la culture républicaine est intégrée dans le quotidien des citoyens et des acteurs politiques et publics, le contexte nigérien favoriserait un sursaut patriotique autour de la défense de la patrie. Un soutien aux Forces de Défense et de Sécurité devrait être la règle. C’est d’ailleurs ce que nous enseigne Jacques Nteka Bokolo politologue homme de Droit « Honorer ceux qui œuvrent pour la paix et ceux qui veillent à la sécurité de chacun est un devoir citoyen ».
Toujours parlant de la citoyenneté et le devoir qui incombe aux citoyens en pareille circonstance, le mathématicien guinéen Mouctar Keita dira « un bon citoyen demeure toujours animé d'un esprit patriotique et de respect strict de la chose publique ».
Un changement de cap s’impose à certains citoyens qui jouent à un certain opportunisme. A entendre des organisations de la société civile, des activistes et des partis politiques, il y a une nécessité de repenser la culture civique indissociable de la défense des intérêts républicains et non corporatistes.
Les évènements de Tamou ont dévoyé la qualité des débats républicains dans l’espace public. La lutte contre le terrorisme est une question de survie pour les Etats, particulièrement au Sahel. La défense de la république est une mission régalienne du gouvernement à travers les institutions militaires qui mènent un combat acharné contre les groupes armés non étatiques.
Le Niger n’est pas épargné par cette épreuve sécuritaire depuis 2013, conséquemment à la dislocation de l’appareil étatique libyen.
Loin de toute spéculation, la défense de la république est consignée dans la constitution du Niger du 25 novembre 2010, en son article 38 qui dispose que « La défense de la nation et de l'intégrité du territoire de la République est un devoir sacré pour tout citoyen nigérien ». Cette disposition est reprise dans toutes les constitutions du Niger indépendant.
S’agissant de libertés publiques, même si elles sont garanties par la constitution, leur exercice doit se faire dans le respect des lois et règlements en vigueur.