Plus qu’un simple rappel du passé colonial, l’exposition photographique, dont le vernissage a eu lieu le 4 avril 2019 au Centre culturel Franco-nigérien (CCFN) Jean Rouch de Niamey, donne un coup de projecteur sur notre patrimoine qui marque notre identité culturelle. Une vision panoramique de plus d’un voire deux siècles sur la vie des Nigériens et leur organisation sociale.
A la découverte d’un héritage commun à l’Institut français de Niamey qui nous fait revivre, nous qui n’avons pas vécu ou connu cette période, le passé ancestral, le nôtre, quelque peu combiné à la pénétration coloniale, de la première capitale nigérienne. Cette exposition, qui montre ‘’des photographies prises entre 1809 et 1908, propose de donner à voir et à entendre le passé disparu de la capitale d’un Etat africain, (nldr : le Niger), au tournant du 19e siècle et du 20e siècle.’’
Avec l’appui des Archives nationales d’outre-mer, de la Bibliothèque nationale de France, de la Société de géographie, du Musée de service de santé des armées, de l’Association des anciens et amis de Pharo, des Archives diplomatiques et de la Famille Gouraud et Antoine Gouraud, cette exposition-photo fait vivre aux générations présentes et futures, une vieille époque fâcheuse mais qui donne pourtant sens à leur existence.
Sous le commissariat de Camille Lefebre du CNRS-IMAF et Laminou Issaka Brah et la direction artistique et la production d’Olivia Marsaud et MOMOMOisHERE, une collection de 140 photos toutes distinctes les unes des autres, fouillées et triées dans les archives françaises puis exposées dans le grand hall du CCFN Jean Rouch, met en lumière « une époque où les lettrés du Damagram voyageaient pour étudier de la Mecque au Caire et à Jérusalem et où les commerçants zindérois envoyaient leurs plumes d’autruche dans le Paris de la Belle époque et leurs esclaves eunuques dans le monde arabe.».
Il s’agit des photos noir sur blanc, prises essentiellement par les colons français, soit laissées intactes ou retravaillées, développées puis tirées sur papier ainsi que des tableaux (soigneusement peints par) des peintres français pour inviter les visiteurs à mieux se renseigner sur ce passé colonial.
A la loupe, l’histoire de la ville et son architecture en terre cuite à une époque où rien n’a encore subi la moindre modification. Les griots d’algaïta et musiciens, le marché principal de Zinder, l’artisanat, les rois, le camp colonial, l’habitat et le mode de vie, la composition ethnique du sultanat et leurs différents chefs, les accoutrements traditionnels, le palais royal, la chefferie traditionnelle et l’organisation du pouvoir, les belles femmes, la principale mosquée, les fêtes et la vie religieuses, la cavalerie royale, les murailles, le mur de Birni…, tout y est pour redonner vie à cet héritage culturel qui fonde notre histoire, notre identité.
La même exposition a déjà eu lieu à Zinder où elle a rencontré ‘’un succès phénoménal et populaire’’ lors de Zinder Saboua, en décembre 2018, au Palais du Sultan et au CCFN Zinder. Cette invite à la découverte de soi, via les photos à Niamey, prendra fin le 31 mai prochain.
Crédit photo : CCFN