Gaya compte parmi les localités les plus impactées par la fermeture des frontières du Bénin et du Nigéria du fait de sa confluence entre Malanville et Kamba. Cette situation a des répercussions, à savoir la rupture des activités économiques entre Gaya et Malan-ville entrainant la hausse des prix de certaines denrées alimentaires telles que, le riz, le maïs, la farine de manioc (gari), les légumes ainsi que les fruits dont l’ananas.
Pour s’adapter à la situation qui prévaut, la population de dendi s’est reversée dans d’autres activités génératrices de revenu, notamment l’exercice du métier de dockers, de piroguier ainsi que de chauffeurs mototaxi et tricycles etc. C’est le cas de Moumouni Abdoulaye âgé d’une quarantaine d’année qui par le passé offrait ses services de cordonnier à Malan-ville, est aujourd’hui devenu chauffeur de taxi moto depuis plus de deux mois. « C’est vrai que je ne gagne pas comme auparavant mais avec cette activité j’arrive quand même à gérer les dépenses quotidiennes de ma famille. Lorsque j’exerçais le métier de cordonnier par jour j’encaisse des bénéfices importants, mais avec la mototaxi, je cherche juste de quoi nourrir la famille pour la journée après avoir enlevé l’argent de l’essence », a-t-il confié.
Nassirou Salla, est à l’agence de voyage Rimbo de Gaya en même temps chauffeur de mototaxi. D’après ses explications il se charge de faire traverser les passagers en destination de Malan-ville et récupérer ceux qui viennent à Gaya par voie fluviale. Par jour, il prend en charge les passagers de deux bus en raison de 10000fr par personnes. « Je travaille avec d’autres jeunes hommes, ensemble on arrive à se faire de l’argent avec cette pratique. Avant, quand la frontière était ouverte le prix de kabou kabou est fixé à 1000fr pour aller à Malanville, et c’est difficilement que je prends 10 clients au cours de la journée », a précisé M. Nassirou Salla.
Adamou chaibou, chauffeur de véhicule de transport Gaya-Malanville, a préfér converger vers le fleuve pour transporter les passagers. La charge complète de son véhicule est de 6 personnes. Tout comme Nassirou Balla, qui lui aussi transporte les passagers et leurs bagages. Le montant varie entre 1000fr et 10.000fr par personne.
Maman Mourtala, un jeune pécheur devenu docker exerçant sur le bord du fleuve affirme que l’activité de déchargement des produits occupe plusieurs jeunes de Gaya et ceux des villages environnants. D’après lui, cette activité est très fructueuse du fait des tonnes de sacs qu’ils déchargent par jour. « Nous déchargeons le sac à 250fr, nous sommes payés en fonction du nombre de sacs déchargés », a indiqué Mourtala âgé de 24 ans.
Quant aux jeunes filles et femmes, outre les activités commerciales qu’elles pratiquent au niveau des différents débarcadères, elles s’adonnent une autre activité très bénéfique. Au bords de ces sites elles récupèrent les grains de maïs tombés pour les mettre dans des sacs qu’elles revendent par la suite.
Cependant, si certains ont choisi de s'orienter vers le fleuve, d’autres par contre ont fait le choix des cultures irriguées. Ces derniers, seront accompagnés par les autorités administratives et les services techniques du département de Gaya. Pour le Capitaine Boureima Seyni, prefet de Gaya, toutes les dispositions seront prises pour le développement du maraichage dans le Dendi. Satisfait de la résilience de la population, le préfet de Gaya a annoncé également que la saison d’hivernage de cette année a répondu aux attentes. Toutefois, le capitaine Boureima Seyni déplore la récurrence des conflits agriculteur-éleveurs dans la zone. Une réunion a été tenue le 4 novembre 2023 avec tous les acteurs concernés par la question pour d’éventuelles solutions. Le regard est fixé sur le niveau régional qui se penchera sur la date de libération des champs qui est établie pour les localités de Gaya et Djoundjou le 30 décembre 2023.