Après les organisations de la jeunesse de la commune de Tillabéri, c’est au tour des parents d’élèves et élus municipaux d’être outillés sur la gestion de l’hygiène menstruelle dans les établissements solaires à Say, un des départements de la région du fleuve, située à une soixantaine de kilomètres de Niamey.
Pour changer les habitudes, l’ONG Save the Children est convaincue qu’il faut prendre le taureau par les cornes en associant toutes les parties prenantes dans la gestion de l’hygiène menstruelle. Il faut accentuer la sensibilisation car les chiffres parlent d’eux-mêmes. Seuls 48,15% des filles à Say changent le plus leur protection et se lavent avec de l’eau et du savon pendant leur période des menstrues, a révélé une étude menée par l’organisation.
La même étude a permis de mesurer le degré de connaissances des leaders communautaires et des responsables de l’éducation ainsi que l’état des infrastructures d’hygiène dans la zone dont les résultats sont peu reluisants.
Face à ces constats effarants et dans le souci d’améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle dans les établissements scolaires, Save the Children a réuni le vendredi 2 juillet 2021 autour d’une même table, membres du COGES, élus municipaux, conseil communal de la jeunesse, scout, directions départementales du plan, de la protection de l’Enfant et la Confédération Libre du travail.
Face aux représentants de ces structures, Save the Children a mené un plaidoyer qui a pour but d’améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle dans les écoles du département de Say.
Booster la pratique d’une bonne l’hygiène menstruelle chez les adolescentes rentre dans le cadre du Programme Adolescent Transition in West Africa (ATWA), financé par le Ministère néerlandais des affaires étrangères, et mis en œuvre par Save the Children.
Les participants ont été édifiés sur la Gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) au point où certains d’entre eux malgré, leur expérience de la vie, ont appris des réalités qu’ils ignoraient jusque-là sur la gestion de l’hygiène menstruelle.
Le coût économique, la stigmatisation, l’incompréhension, les infrastructures, bref, tout ce qui peut contribuer à une bonne gestion de l’hygiène menstruelle a été présenté en vue d’éclairer la lanterne des élus locaux et des parents d’élève.
Les participants à l’atelier de plaidoyer pour une amélioration de la Gestion de l’hygiène menstruelle dans les écoles à Say ont manifesté leur détermination à ne ménager aucun effort pour accompagner les adolescentes pendant leurs menstrues.
« Nous avons appris beaucoup de choses. Bien que nous sommes des femmes, c’est aujourd’hui que nous avons été édifiés sur la Gestion de l’Hygiène Menstruelle. Nous allons plaider pour que la municipalité inscrive, lors des prochaines sessions du conseil municipal, la question d’infrastructures adéquates dans les écoles », a indiqué Mme Zeinabou Yacouba, conseillère à la Mairie de Say.
Les élues municipales se sont réjouies surtout de l’engagement pris par les hommes présents à la rencontre. Des engagements qui se traduisent par le soutien financier à accorder aux filles dans la prise en charge de l’hygiène menstruelle.
« Nous avons beaucoup apprécié l’engagement des hommes dans le soutien qu’ils comptent apporter à leurs filles dans les dépenses liées à la gestion de l’hygiène menstruelle », s’est réjouie la conseillère Zeinabou Yacouba.
Le COGES par la voix de son président départemental M. Amadou Beidou Lampo se réjouie de la leçon apprise avant d’affirmer que le COGES jouera sa partition. « Nous avons appris beaucoup de chose avec cette formation, nous allons bientôt convoquer la réunion des membres du COGES pour voir dans quelle mesure, nous allons augmenter ne serait-ce 100F supplémentaire dans les cotisations pour appuyer les élèves (filles) dans la gestion de leur hygiène menstruelle », a laissé entendre, M. Amadou Beidou Lampo.
L’engagement est le même au niveau du conseil départemental de la jeunesse de Say.
Pour Hamadou Amadou Balé, président de cette structure des jeunes, les choses sont désormais claires. Le représentant de la Jeunesse de notifier qu’en dehors de la sensibilisation de ses pairs, sa structure va désormais approcher les partenaires au développement pour plaider en faveur de la construction des infrastructures adéquates, qui permettront aux filles de bien gérer leurs menstrues une fois qu’elles sont à l’école.
Le pari pour un changement de comportement en faveur de la gestion de l’hygiène menstruelle des filles dans les écoles du département de Say est à portée de main et, l’espoir est permis chez les adolescentes de voir leurs souffrances atténuées.