La Coalition des acteurs de la Société civile pour le Repositionnement de la Planification Familiale (CAR/PF) a tenu son assemblée générale élective le 24 avril 2021 à Niamey. Al’is sue des travaux, M. Yaou Moussa a été élu président de ladite coalition. Il succède ainsi à Mme Salamatou Traoré. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le nouveau président de la CAR/PF Niger décline les ambitions des membres de la nouvelle équipe et leur attente vis à-vis du gouvernement et des partenaires techniques et financiers pour faire bouger les lignes dans le cadre de repositionnement de la planification familiale au Niger.
L’indépendant : Quelle est la mission assignée à la coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF Niger) ?
Yaou Moussa : Nous vous remercions vivement pour nous avoir donné pour une énième fois, l’occasion de nous exprimer dans le cadre de la collaboration entre la société civile et les médias, notamment en ce qui concerne les questions de la SR – PF.
Avant de parler de la mission de la CAR/PF Niger, permettez-moi de faire un bref rappel de l’historique et du contexte dans lequel la coalition, qui aujourd’hui regroupe presque une cinquantaine de membres, tous des ONG et Associations nationales, a été créée.
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays francophones de l’Afrique l’ouest et leurs partenaires techniques et financiers ont lancé le Partenariat de Ouagadougou lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue en février 2011 à Ouagadougou au Burkina Faso. Il s’agit un mouvement pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo.
Suite à la création du partenariat de Ouagadougou et conformément aux orientations issues des conférences de Ouagadougou (Février 2011) et de Saly (Septembre 2011), une Coalition Régionale des Organisations de la Société Civile pour le repositionnement de la Planification Familiale en Afrique de l’Ouest Francophone (CROSC-PF) a été créée le 28 septembre 2011 à Saly Mbour au Sénégal dans le cadre de l’Initiative ‘’Civil Society For Family Planning’’ ou CS4FP développée par IntraHealth International afin de renforcer les capacités des Organisations de la Société Civile pour le repositionnement de la Planification Familiale (PF) en Afrique de l’Ouest francophone.
La coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF Niger) étant un démembrement de cette coalition régionale, elle a vu le jour en 2015.
Notre mission est de renforcer l’engagement de la société civile pour le renouveau de la PF au Niger et accélérer l’atteinte des objectifs fixés par le pays pour rehausser la prévalence contraceptive conformément aux engagements pris.
L’indépendant : A l’image des Coalitions des autres pays de l’espace du Partenariat de Ouagadougou, vous avez conduit des activités de plaidoyer pour l’amélioration de la SR/PF et des DSSR en général au Niger. Quel est le niveau de satisfaction ?
Vous savez, naturellement le Plaidoyer est un processus continu et qui doit continuer jusqu’à la fin des temps. Aussi longtemps que nous vivons, nous auront toujours besoin de faire du plaidoyer pour améliorer les choses, et de surcroit dans nos pays où tout est presque priorité avec un des contextes souvent difficiles pour la pratique de la SR – PF.
C’est ainsi, la CAR/PF ou ses membres pris individuellement ont mené des actions de plaidoyer pour inciter le gouvernement à respecter les engagements qu’il a lui – même pris dans le cadre du FP2020.
L’on peut citer entre autres exemples les efforts de la CAR/PF dans la contribution au plaidoyer pour le rehaussement de l’encrage institutionnel de la PF (érigée aujourd’hui en direction nationale), ou l’organisation des fora (municipal, national, régional) sur les défis et les enjeux des DSSR au Niger. D’autres membres de la coalition comme le RCPFAS (Réseau des Champions en Plaidoyer pour le Financement Adéquat de la Santé) en collaboration avec certains acteurs ont également contribué au rehaussement de l’enveloppe budgétaire allouée à la PF de 50 000 000 FCFA à 200 000 000 FCFA et sa majoration de 10% chaque année, … Juste pour dire que malgré le contexte la société civile engagée pour la SR – PF fait de son mieux et continue à se battre pour accompagner le gouvernement dans ce sens pour le bien être de la population nigérienne.
L’indépendant : Vous sortez d’une assemblée générale élective où un nouveau bureau exécutif de la CAR/PF a été élu. Quel est votre agenda en tant que président de la Coalition nationale des acteurs des OSC pour le repositionnement de la PF.,?
L’AG élective du 24 Avril a effectivement mis en place un bureau exécutif de 7 membres succédant ainsi au bureau dirigé par la doyenne Mme Traoré Salamatou, qui nous a également encadrés et soutenus tout au long de ses mandats. Qu’elle trouve ici toute notre reconnaissance et notre gratitude pour le coaching.
La nouvelle équipe a d’ores et déjà élaboré une feuille de route pour les six (6) premiers mois de son mandat, tenant ainsi compte des réussites et des défis rencontrés par le bureau sortant. Au bout de ces six (6) mois, nous allons faire le bilan et sur cette base une autre feuille de route sera déroulée.
Parmi nos actions prioritaires figurent : le renforcement de notre cadre institutionnel, la mise en place des représentations de la CAR/PF au niveau des régions, l’implication effective dans les processus du réengagement du Niger pour l’agenda 2030 et d’élaboration et de mise en œuvre du nouveau PANB, le suivi des engagements FP 2030.
L’indépendant : Le Niger sort d’une série d’élections qui ont consacré le renouvellement des élus (parlementaires et locaux) c’est-à-dire, vos partenaires dans le cadre de la mobilisation et du plaidoyer pour la prise en compte de la dimension SR - PF. Aujourd’hui, vous n’avez pas un sentiment que vos efforts sont réduits et il fallait reprendre ?
Dans nos efforts de plaidoyer, un des éléments motivateurs était l’engagement des décideurs politiques. Avec les nouvelles autorités, notamment le Président de la République, nous avons senti le même engagement et peut –être même avec une prise de position encore plus claire en faveur de la planification familiale et de l’investissement dans les jeunes en particulier les filles à travers une éducation de qualité.
Ainsi donc, nous n’avons aucun sentiment d’efforts réduits, mais plutôt galvanisés de continuer les efforts de plaidoyer et de mobilisation.
En 2020, le ministère de la santé a défini un cadre de mobilisation des ressources des domestiques pour soutenir le financement de la SR – PF et les principales cibles sont les communes et le secteur privé. Ensemble avec toutes les parties prenantes, nous allons accompagner le gouvernement à réussir ce pari d’apprendre à prendre en charge nous-même le financement de la SR – PF.
L’indépendant : Quelles sont vos attentes vis à vis des propositions des nouvelles autorités dans le domaine de la SR - PF ?
Je le disais au début de l’entretien que la CAR/PF a vu le jour suite aux conférences de Ouagadougou et de Saly respectivement en Février et en Septembre 2011 pour accompagner le gouvernement du Niger à honorer ses engagements en faveur du repositionnement de la planification familiale à l’horizon 2020. A l’échéance, certains engagements ont été tenus, et d’autres (trop ambitieux) le sont peu.
Pour l’après 2020, le processus d’un nouvel agenda est en cours dans tous les pays du partenariat de Ouaga. Notre attente, est que le gouvernement prenne cette fois – ci des engagements assez SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et mesurable dans le temps), avec une implication effective de toutes les parties prenantes notamment la société civile, les associations des jeunes et des religieux, les OPH (organisations des personnes handicapées), sans oublier également les autres personnes vulnérables notamment celles relevant du domaine humanitaire (les personnes affectées par les catastrophes naturelles ou l’in