Rentré au Niger le jeudi dernier sans tambour ni trompette, le chef de l’opposition est reconduit à la prison civile de Filingué situé à environ 200 km de la capitale, Niamey. Il faut rappeler que Hama Amadou a quitté la même prison pour raison médicales. Depuis lors il est attendu pour purger sa peine d’un an de prison ferme. Il a été condamné par contumace « pour recel d’enfants » dans l’affaire dite « des bébés importés » du Nigeria, une affaire qui remonte en 2014. Il faut préciser que Hama Amadou reste le seul condamné qui n’a jusque-là pas purgé sa peine suite à un marathon judiciaire qui a duré plusieurs années.
L’enchainement des évènements peuvent justifier le retour au pays de Hama Amadou, resté à l’extérieur trois (3) ans après son départ du Niger. Dans la foulée, les congrès de deux ailes de son parti rejetés pour vice de forme par le ministère de l’intérieur ; la cour de justice de la CEDEAO a rejeté son appel dans la même affaire citée plus haut, lui opposant le principe de l’autorité de la chose jugée, le mercredi 30 octobre 2019. Ensuite le climat politique a pris une température adoucissante favorable au retour sur la table de négociation de l’opposition.
Un dialogue inclusif on ne peut plus opportun pour l’opposition qui peine à se donner une cohésion et une orientation. Les points d’achoppement mis sur la table des prochains échanges donnent l’espoir à Hama Amadou. Lors de la dernière rencontre des partis politiques autour du Premier ministre le code électoral, la composition de la commission nationale électorale indépendante(CENI) feront l’objet des discussions.
L’espoir de voir sa situation politique assouplis réside probablement dans le dialogue politique amorcé. Les observateurs de la scène politique n’en tarissent pas d’idée et des propositions dans le cadre d’un dialogue inclusif visiblement à la mode dans la sous-région ouest africaine. Certains observateurs évoquent l’exemple du Sénégal où le président Maky Sall avait décidé de gracier les dirigeants politiques ; Khalifa Sall et Karim Wade. Et aussi, l’exemple du Bénin où le président Talon a accepté de se soumettre aux conclusions du dialogue politique avec comme conséquence l’Amnesty aux opposants politiques qui ont maille à partir avec la justice. L’opposition et principalement le parti Lumana mettrait tout son espoir de voir une sorte de contagion positive qui pourrait réhabiliter son ancien président Hama Amadou dans l’arène politique. Pour l’heure, beaucoup compte sur la grâce présidentielle pour écourter le séjour de Hama Amadou en prison. Ce qui constitue une première étape d’un apaisement politique. Toutefois, le débat sur la réhabilitation politique de Hama Amadou passe par la capacité des acteurs à se faire les maximums de compromis dans le cadre des assises du dialogue politique à venir. Cette réhabilitation, il faut le dire passe par la révision du code électoral.