La communauté humanitaire du Niger, à l’instar du reste du monde, célèbre aujourd’hui l’édition 2022 de la Journée mondiale de l’aide humanitaire (JMAH) dans un contexte de crise humanitaire marqué par la persistance des violences entretenues par les groupes armés non étatiques le long des frontières avec le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria, une insécurité alimentaire sévère, la survenue de nouvelles inondations et le démarrage du processus de retour volontaire des personnes déplacées internes dans les régions de Diffa et de Tillabéri.
À ce jour, on dénombre 75 928 personnes (8 944 ménages) qui ont été affectées par les inondations consécutives aux fortes précipitations enregistrées depuis juillet dans sept des huit régions du pays (à l’exception de Niamey), selon les autorités nigériennes. Les régions les plus touchées sont Zinder qui a enregistré plus de la moitié des cas (37 392 sinistrés), Diffa (12 917 sinistrés), Tillabéri (10 646 sinistrés) et Maradi (7 853 sinistrés). Le bilan fait également état de 8 215 maisons effondrées, dont 4 582, pour la seule région de Zinder et 482 têtes de bétail décimées. En réponse, la mise en place d’un plan de contingence triennal qui sera révisé sur une base annuelle est en cours. Toutefois, le gouvernement et la communauté humanitaire se mobilisent pour apporter l’assistance multisectorielle nécessaire aux personnes affectées.
Cette année, le thème de la journée mondiale de l’aide humanitaire porte sur « il faut tout un village ». Il faut donc tout un village pour apporter l’assistance humanitaire aux nombreuses personnes dans le besoin, d’où toute l’importance que revêt le sens de l’effort collectif dans la réponse humanitaire.
Présidant la cérémonie officielle de lancement de la campagne entrant dans le cadre de cette édition, le Ministre de l’Action humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, Monsieur Laouan Magagi a réaffirmé l’engagement du gouvernement à continuer à lutter sans relâche pour non seulement ramener la sécurité le long des frontières et dans le pays et créer les conditions du retour des populations déplacées dans leurs terroirs d’origine, comme c’est le cas depuis plus d’un an dans les régions de Diffa et de Tillabéri. « Sur le plan alimentaire, le gouvernement continuera d’apporter l’assistance aux populations à travers les distributions gratuites de vivres et les opérations de ventes à prix modéré. Il s’agira avec le concours de nos partenaires bi et multilatéraux de mobiliser beaucoup plus de ressources afin de répondre efficacement aux besoins essentiels de nombreuses personnes vulnérables », a-t-il déclaré.
La Coordonnatrice humanitaire, Madame Louise Aubin, pour sa part a indiqué que la Journée mondiale pour l’aide humanitaire de cette année offre l’opportunité de pouvoir célébrer des hommes et des femmes qui s’investissent dans la réponse humanitaire. « Je pense aux communautés locales qui en situation de crises subites sont toujours les premières répondent à apporter l’aide humanitaire ; le chauffeur de cette ONG qui transporte des vivres d’une localité vers une autre ; à ces nombreux bénévoles et volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui volent au secours des personnes en détresse. Je m’en voudrais de ne pas citer les infatigables acteurs nationaux, grands connaisseurs du terrain et des réalités au niveau local et dont les efforts ne sont pas souvent valorisés et reconnus à leur juste titre », a-t-elle indiqué.