Le Chancelier de la République Fédérale d’Allemagne Olaf SCHOLZ en visite à Niamey depuis ce dimanche 22. Lors d’une conférence de presse de conjointe ce lundi 23 mai 2022, les deux dirigeants allemand et nigérien une mini-tournée africaine (la première du genre sur le continent) qui le mènera successivement au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud. Ce déplacement traduit le profond attachement de la première puissance européenne et l’exemplarité des relations avec notre pays.
C'est une étape importante pour ce partenaire traditionnel du Niger. Le premier enjeu de cette visite est de renforcer la coopération bilatérale. La mission économique allemande qui accompagne le chancelier va rencontrer le secteur privé nigérien. Objectif : développer des investissements, notamment en matière d'infrastructures.
La lutte contre le terrorisme et l'avenir du G5 Sahel sont le second enjeu de la coopération entre les deux pays. Le Parlement allemand a récemment prolongé le mandat des soldats engagés au Sahel. Et Berlin a annoncé une aide de 100 millions d'euros pour le Sahel. Ce lundi matin, Olaf Scholz se rend à Tilia (région de Tahoua) pour y rencontrer les Forces spéciales allemandes.
Les questions d’ordre économique et sécuritaire seront au centre de discussions en tête-à-tête entrant dans le cadre de la coopération bilatérale suivies d’un déjeuner de travail élargi aux deux délégations, après la remise de décoration à l’illustre hôte par le Chef de l’Etat et le point de presse conjoint.
Le Chancelier SCHOLZ mettra à profit lors de son déplacement au Niger pour visiter dans la matinée du 23 mai la base des « Forces Spéciales Gazelle » faisant partie de la mission européenne de formation de l’European UnionTraining Mission (EUTM) et les soldats de l’armée allemande de la Bundeswehr qui y sont stationnés.
C’est le deuxième déplacement (en trois ans) d’un chancelier allemand au Niger après la visite d’Angela MERKEL le 3 mai 2019.
L’Opération Gazelle lancée en 2018 par les instructeurs allemands, vise à former les forces spéciales de l’armée nigérienne sur le site du 41e Bataillon spéciale d’intervention (BSI) de Tillia, dans la région de Tahoua.
Cette mission essentielle pour la formation des soldats d’élite nigériens a d’ailleurs été prolongée jusqu'en mai 2023 par le Bundestag, le Parlement allemand. Cette opération a récemment été qualifiée de projet modèle de coopération internationale en matière de sécurité par la ministre allemande de la Défense.
Puis Olaf Scholz aura un entretien avec son homologue nigérien, le président Mohamed Bazoum.
Pour Berlin, Niamey est un partenaire important. Lors de sa visite de travail le mois dernier, la cheffe de la diplomatie allemande avait évoqué un éventuel appui en matière d'éducation. Car le Niger fait partie de la route migratoire en direction de l'Europe, un phénomène qui touche essentiellement les jeunes. En 2016, lors de son déplacement à Niamey, l'ancienne chancelière Angela Merkel a insisté sur la nécessité de contenir les flux migratoires.
Au-delà de ces questions sensibles, Les relations entre notre pays et l’Allemagne sont d’essence ancienne puisque dès le 14 juin 1961, les gouvernements de la République du Niger et de la République fédérale d’Allemagne signaient deux accords - un accord économique et un accord de coopération économique et technique à Niamey repris le 18 juin 1977 et qui est toujours en vigueur. L’ouverture d’une ambassade en 1962 à Niamey marque le début d’une coopération agissante et exemplaire.
Durant les années 1960, les domaines prioritaires de la RFA au Niger étaient l’hydraulique, l’agriculture et la santé, en accord avec la politique du Niger d’encourager la production agricole.
Après la grande sécheresse dans le Sahel (1968-1974), la coopération allemande intègre le volet de la lutte contre la désertification et la pauvreté dans ses programmes.
A partir des années 1990, l’Allemagne s’engage dans des projets dans le secteur de la décentralisation. Au cours des années 2000, elle se focalise sur le pôle prioritaire « Lutte contre la Pauvreté », en vue de soutenir le Document de
Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté par le gouvernement du Niger.
Dans la phase qui a débuté en 2011, la coopération allemande au Niger s’articule autour de deux pôles prioritaires: « Sécurité Alimentaire et Agriculture Productive », ainsi que « Décentralisation et Bonne Gouvernance ».