Au Niger, le riz constitue la troisième céréale après le mil, le sorgho en termes de production, correspondant à 2,3 pour cent du volume de céréales produites annuellement. On estime que le riz local ne représente que 1,7 pour cent du chiffre d’affaires du secteur de la production agricole primaire. Tout en étant une culture d’importance marginale, le riz pèse cependant, depuis 1975, de façon de plus en plus lourde sur le déficit céréalier. En effet la production nationale ne couvre qu’environ 30 pour cent des besoins du pays.
Le Niger ambitionne de renforcer la riziculture pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Cette démarche passe par la levée de quelques contraintes au développement de la riziculture au Niger. Ces obstacles sont entre autres ; une maitrise insuffisante des techniques rizicoles par les producteurs ; un faible niveau d’utilisation de pratiques culturales performantes, de semences de qualité et d’engrais ; des difficultés d’accès au crédit ; des difficultés d’accès aux entrants, en particulier aux semences de qualités et à l’engrais ; une gestion peu efficace de l’eau d’irrigation.
Valoriser l’existant dans le secteur
Le Niger possède d’innombrables atouts majeurs pour le développement de sa riziculture en illustre le potentiel de terres irrigables (270 000 ha) dont seulement 20 pour cent est actuellement exploité ; 30 milliards de mètres cubes d’eau de surface ; la pratique effective de la double culture du riz (en saison sèche et d’hivernage) ; l’existence de nombreux acquis de la recherche (par ex des variétés résistantes aux maladies ou tolérantes à la salinité du sol) ; l’existence d’un potentiel animal important et adéquat à la mécanisation par traction ; un potentiel humain disponible et mobilisable et l’existence de marchés intérieurs encore non satisfaits, avec des perspectives favorables de commercialisation comme en illustre des données de l’APRAO (Amélioration de la production de riz en Afrique de l’ouest).
Face tous ces enjeux liés au secteur rizicole, le gouvernement a adopté en conseil des ministres du vendredi 11 février 2022, le projet de décret portant adoption de la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR 2021-2030) au Niger. Ce document est élaboré dans le cadre de l’atteinte des objectifs pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
A travers la SNDR, le gouvernement vise a pour de façon globale à contribuer à moyen terme, à une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité et de satisfaire à long terme les besoins et les exigences des consommateurs et d’exporter éventuellement sur les marchés sous régionaux et internationaux.