Agée de 24 ans, Leyhana Issaka, est une jeune femme village de Namaro, situé à 53 kilomètre de Niamey, dans la commune rurale de Karma. Elle fait de l’embouche et la vente des petits ruminants, qui lui permet de subvenir à ses besoins quotidiens et à ceux de sa famille. Comme cette dame d’autres jeunes personnes entreprennent des activités génératrices de revenus grâce à des appuis venant de certains programmes.
Leyhana Issaka est bénéficiaire d’une subvention d’un montant de 150 000 francs de CFA du Projet Emploi des Jeunes et Inclusion Productive financé par la Banque Mondiale en collaboration avec l’Agence Nigérienne de la Promotion de l’Emploi ANPE. Elle remercie son époux qui l’a inscrite dans ce projet, après environ six mois de formation technique dans l’embouche ou élevage des petits ruminants engraissés pour les revendre. Elle avait commencé avec deux moutons, qu’elle a élevés et engraissé pendant quelques semaines.
Aujourd’hui grâce à sa ténacité et sa volonté de réussir, Layhana est à son quatrième mouton. Un exploit salué par le chef Projet Emploi des Jeunes et Inclusion Productive de la zone de Namaro. « Je n’exerçais aucune activité avant à part les tâches ménagères. Mais, aujourd’hui avec les revenus issus de l’embouche, je me suis orientée vers la commercialisation du bois de feu dans notre commune, une activité que je trouve également rentable », a-t-elle notifié.
De plus en plus les jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat au Niger. Ainsi, selon les données publiées par la banque mondiale, plus de 500 000 jeunes entrent dans le marché du travail chaque année. Et les statistiques de l’organisation internationale du travail révèlent que 23% des Nigériens âgés de 15 à 23 ans sont au chômage. C’est pourquoi depuis son accession à la magistrature suprême, le chef de l’Etat du Niger, Mohamed Bazoum, s’est engagé dans la promotion de l’entreprenariat et à réduire le taux de pauvreté de 43% en 2020 à 23% en 2025. De ce fait, des multitudes projets sont lancés dans les différentes localités du pays dont entre autre le Projet Emploi des Jeunes et Inclusion Productive (PEJIP), qui est le fruit du partenariat du gouvernement nigérien et de la Banque Mondiale.
En effet, le projet PEJIP a pour objectif principal de contribuer à augmenter le revenu des jeunes filles et garçons âgés de 15 à 25 ans à travers la création d’emploi dans 478 villages du Niger. Au total, 40 000 jeunes issus des huit régions du Niger dont 50% de femmes reçoivent l’appui du projet. Dans la Commune rurale de karma, 1300 jeunes bénéficient de l’appui du PEJIP selon un des assistants en suivi évaluation dudit projet, dans la localité, M. Hassan Kalilou.
Comme Layhana Issaka, un adolescent déscolarisé âgé de 16 ans nommé Issa Idrissa bénéficie aussi du financement du projet. Il a bénéficié d’un accompagnement dans son activité de mécanicien avec un kit complet d’outils de mécanique. « J’ai quitté les bancs de l’école à partir de la classe de 6ème pour poursuivre l’activité de garagiste que j’exerce dès mon bas âgé. Quand j’ai entendu parler d’un nouveau projet qui est arrivé au village, je suis allé m’inscrire pour apprendre plus afin de bien exercer ma profession et réaliser mon rêve d’ouvrir mon propre atelier de garage », a-t-il raconté avec fierté.Après une formation de quelques semaines, Issa Idrissa a beaucoup acquis de compétences qu’il compte mettre en pratique. Il a beaucoup appris avec son maitre, M. Ibrahim Hassan, qui se dit fier de lui.
Marouane Hassan de la localité de Koira Tegui a, lui, bénéficié d’une subvention de 100 000 francs CFA. Ce qui lui a permis d’agrandir son commerce de vente de produits de première nécessité et de légumes. « Au début je n’avais qu’un tabouret mais grâce à cette subvention j’ai réussi à trouver un endroit pour installer une boutique », a-t-il fait savoir.
Ainsi, encourager les autres adolescents non scolarisés et déscolarisés à exercer des petits métiers peut contribuer dans la lutte contre la délinquance juvénile au Niger.