Du 29 février au 2 mars 2020, l’hôtel Etoile d’Afrique de Dosso a servi de cadre à la tenue de l’atelier de formation des femmes journalistes de Dosso et Niamey, sur la protection des droits des couches vulnérables, garantir la sécurité et l’égalité des femmes et promouvoir l’entreprenariat féminin dans les médias. Initiée par la Maison de la presse dans le cadre du partenariat qui le lie avec la Cellule d’Appui au Millenium Challenge Account, cet atelier a indiqué le président du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse a pour objectif phare, de renforcer la capacité des acteurs de la presse aux fins de mener des activités d’éducation aux droits humains susceptibles d’inciter au changement social en conformité avec les droits humains. Les médias d’information permettent de rendre visible l’invisible et de lutter contre les discriminations, que ce soit dans le domaine du handicap très peu connu du grand public, ou bien dans le cas où des catégories entières de la population sont trop souvent marginalisées.
Dans cette optique, va-t-il poursuivi, au même titre que les hommes, les femmes ont le droit de participer au débat public, y compris dans les médias, et d’exprimer leur point de vue et leurs idées, qui doivent être entendus. « Chacune et chacun méritent de vivre à l’abri des stéréotypes sexistes blessants. Les médias façonnent notre monde, comme le font les femmes, en tant que puissants agents de changement pour tous les secteurs d’activité de la société. Cette formation a aussi pour objet de renforcer les capacités de nos consœurs en leadership dans les médias et la promotion des droits des couches vulnérables » a indiqué Ibrahim Harouna PCA de la Maison de la Presse.
Dans sa communication sur les droits des couches vulnérables, le conférencier a précisé qu’au Niger une loi a défini une personne vulnérable : il s’agit de ‘’toute personne en risque de danger ou en danger du fait d'une précarité économique ou matérielle, de sa santé physique ou psychique, de sa situation sociale ou familiale, fragilité propre à sa personne ou liée à des facteurs environnementaux’’. C’est la loi n°2018-22 du 27 avril 2018 déterminant les principes fondamentaux de la protection sociale. La vulnérabilité est souvent déterminée par les conditions relatives à l’accès aux ressources naturelles, à l’éducation, à la santé, aux biens matériels et à la justice. Ils existent différentes mesures pour prévenir et protéger les personnes vulnérables que sont entre autres, les enfants, les femmes, les personnes en situation d’handicap et celles déplacées internes comme externes.
S’agissant des médias, la Convention des Droits des Enfants (CDE) dispose en son article 17 que : " Les médias ont le devoir de diffuser aux enfants les informations qui leur apportent un bénéfice social, éducatif ou culturel et qui respectent leurs valeurs culturelles".
La Constitution du 25 novembre 2010, consacre les droits de l’Enfant aux articles : 21, 22, 23, 24 et157. Loi n°98-12 du 1er juin 1998, portant Orientation du Système Educatif Nigérien (LOSEN), de la loi n° 67-15 du 18 mars 1967, relative à la défense des intérêts civils des mineurs devant les juridictions répressives et les textes modificatifs subséquents.
Dans leurs productions, les journalistes doivent s’intéresser entre autres à l’exploitation des enfants à but lucratif,(travail des enfants-publication des photos ), violence faite aux enfants, violation de leurs droits : atteinte au droit à l’image et à la vie privée de l’enfant dans les médias, le mariage forcé et ou précoce, l’accès aux services de protection de l’enfance dans les situations d’urgences (conflits armés).
Outre, les enfants, les femmes sont sujettes la mauvaise interprétation religieuse, culturelle- et l’inégalité dans la répartition des tâches au sein de la communauté. A ce niveau, l’Organisation internationale de travail recommande une approche sensible au genre. Ainsi, les différences de genre doivent être prises en considération lors de l’élaboration des politiques de sécurité et de santé au travail et des stratégies (SST) de prévention. Une telle approche reconnaît et met en évidence les différences qui existent entre les travailleurs et les travailleuses, afin d’identifier les dangers et les risques et de mettre en place des solutions efficaces.
Les médias doivent aider à combattre les clichés, les stéréotypes et la discrimination des personnes vulnérables dont entre autres, les personnes vivant avec le handicap et celles déplacées (externes et internes). A l’image des réfugiées de guerre, de catastrophe naturelle et fuyant une persécution.
Au cours de ces trois jours de formation, les participants ont été outillés aussi sur le leadership et management dans leur travail au profit des droits des couches vulnérables. Les journalistes présents à cette formation de Dosso ont, non seulement salué cette initiative de la Maison de la Presse et son partenaire la Cellule d’Appui au MCA, mais aussi suggéré la poursuite du renforcement de leurs capacités.