La réunion de plaidoyer de haut niveau sur le cancer en Afrique, qui s'est tenue à Niamey, Niger, en marge du sommet de l'Union africaine, s'est terminée par un appel aux pays africains pour qu'ils intègrent des interventions simples contre le cancer telles que la prise en compte des facteurs de risque ainsi que le dépistage et le diagnostic précoce au niveau des soins primaires, pour des raisons d'équité. L'appel a été lancé par la Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, lors de son adresse aux délégués présents à cette réunion.
« Le dépistage et la détection précoce du cancer sont essentiels pour optimiser les investissements consentis par les pays dans la lutte contre le cancer », a-t-elle dit. La Directrice régionale a fait remarquer que des interventions économiques peuvent être mises en œuvre en mettant l'accent sur la lutte contre le tabagisme, la promotion d'une alimentation saine et de l'activité physique, la réduction de la consommation nocive d'alcool ainsi que la réduction de la pollution atmosphérique.
Elle a exhorté les pays à saisir l'occasion offerte par la zone de libre-échange continentale africaine pour partager les ressources, pour la prévention et la lutte contre le cancer par la coordination des services, l'accès aux soins et l'achat en commun de médicaments contre la maladie.
L'événement a réuni plus de 300 délégués, dont les présidents Mahamadou Issoufou du Niger, Idris Deby du Tchad, Christian Kabore du Burkina Faso, quelques Premières Dames africaines, des ministres de la Santé, des représentants des agences des Nations Unies, des donateurs, des représentants de la société civile et d’autres partenaires au développement.
Chaque année, près d'un million de nouveaux cas et plus d'un demi-million de décès dus au cancer sont enregistrés dans la région africaine. D'ici 2040, ces chiffres doubleront si des mesures fermes ne sont pas prises pour y remédier.
Alors que la plupart des pays africains mettent en œuvre des programmes nationaux de prévention, de traitement et de lutte contre le cancer, des collaborations intersectorielles et transnationales renforcées apparaissent comme l'une des solutions qui viendront compléter les efforts en cours sur le continent.
Dans leurs allocutions, les Présidents Mahamadou Issoufou, Idris Deby et Christian Kabore ont souligné le caractère prioritaire de la santé dans leurs programmes de développement nationaux respectifs. Ils ont cité des exemples de progrès dans le développement de la santé, en particulier en matière de prévention et de lutte contre le cancer dans leurs pays respectifs, notamment la gratuité des soins de santé pour le cancer du col de l'utérus, les cliniques mobiles, la sensibilisation du public par SMS mobile, le renforcement des effectifs sanitaires, la création de registres du cancer et plus encore. Ils ont réaffirmé leur engagement en faveur du développement de la santé et souligné l'importance de la coopération dans tous les domaines de la lutte contre le cancer à l'ère de la couverture maladie universelle.
« Ce n'est qu'en agissant de manière solidaire que nous pourrons progresser. Si l'Afrique s'unit, nous pouvons progresser dans la lutte contre le cancer », a déclaré le président du Burkina Faso, Christian Kabore.
Se félicitant de l'appel du Dr Moeti en faveur d'un dépistage précoce, Alain Toledano, membre du panel et également président de l'Association franco-africaine de cancérologie, a déclaré : « Il est important d'investir non seulement dans le traitement mais aussi dans le dépistage pour détecter la maladie à temps », ajoutant que « les investissements dans ce domaine seraient rentables ».
Dans un communiqué commun lu au nom des Premières Dames par Sika Kabore du Burkina Faso, un appel a été lancé pour une augmentation des taxes sur le tabac, l'alcool et d'autres produits cancérigènes. La session de plaidoyer de haut niveau sur le cancer en Afrique a été organisée par la Première Dame du Niger, le Dr Lalla Malika Issoufou.