En marge du Forum d’Antalya qui s’est tenu du 11 au 13 mars 2022 sur le thème principal «Recoding Diplomacy - Recoder la diplomatie », le président de la République Mohamed Bazoum a participé au panel de haut niveau sur la Paix. Le contexte de la guerre en Ukraine a pesé sur le forum d’Ankara. Cette rencontre placée sous les auspices du président Recep Tayyip Erdoğan a vu la participation de 12 chefs d’État, 15 dirigeants et les secrétaires de 44 organisations régionales et internationales, dont le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Dans son intervention lors du panel, le président de la République qui s’exprimait sur la gouvernance mondiale a passé en relief, le contexte international exacerbé par la guerre en Ukraine et des conflits dans plusieurs parties du monde.
Le président Mohamed Bazoum a alerté sur la montée en puissance de nationalisme et un risque d’affrontement entre les différentes formes du nationalisme en occident. Ainsi que leurs conséquences sur les pays en développement comme c’est le cas avec la guerre en Ukraine dont les conséquences commencent à être perceptible en Afrique. Dans une sorte du plaidoyer pour la paix mondiale, le président Mohamed Bazoum a invité les 2500 participants et dirigeants à réfléchir sur le prix de la paix et le coup de la guerre.
S’agissant des conflits en Afrique, l’analyse du président Mohamed Bazoum se veut pragmatique. Lors du sommet de Dakar sur la paix et la sécurité, le chef de l’Etat a partagé sa contribution sur la recherche de la paix au plan mondial et particulièrement en Afrique dans le contexte du terrorisme.
Dans son analyse de l'insécurité qui prévaut dans certains pays du Sahel en marge du forum, le président Mohamed Bazoum après avoir brossé la situation sécuritaire, a relevé la difficulté des pays concernés à mobiliser des fonds nécessaire à la lutte contre l’insécurité. « Les pays du Sahel ont enfin besoin de ressources financières exceptionnelles dont l'accès commande une dérogation aux règles de financements traditionnels consacrés par les institutions financières internationales faute de quoi leur action restera toujours très insuffisante » a indiqué le président Mohamed Bazoum.
Le Niger n’est pas épargné, car il se bat sur cinq (5) fronts à savoir: le bassin du lac Tchad à l'est, la frontière avec le Nigeria au Sud, la frontière avec la Libye au nord-est, la frontière avec le Mali et celle du Burkina Faso.
Fort de cette expérience, le président de la République Mohamed Bazoum ne cesse de partager ses réflexions sur la gestion de l’insécurité. « Les États sahéliens se doivent de mettre sur pied une stratégie militaire adaptée aux défis consistant dans le recours à des techniques et des moyens de nature à rendre la guerre la moins asymétrique possible. C'est ce que le Niger s'efforce de faire. Ils ont par ailleurs besoin d'un soutien plus adapté de leurs partenaires axé sur le renseignement, l'appui aérien et le renforcement des capacités de leurs armées ».
En marge du forum de Nouakchott sur la Paix, le président Mohamed Bazoum n’a pas manquer de rappeler l’amalgame sciemment entretenu dans la notion des guerres saintes et les pratiques obscurantistes dans lesquelles sont enrôlés des jeunes, dans certaines parties du monde particulièrement en Afrique (cas de groupes armés au Sahel et de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad).
La complexité de la lutte contre le terrorisme, comme l’a souligné le président de la République, exige des nouvelles stratégies militaires de la part des pays concernés avec, sans nul doute, l’accompagnement des partenaires dans le domaine de logistique et du renseignement adéquats.
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