Le climat du Niger est de type sahélien et se caractérise par une grande variabilité interannuelle de la pluviométrie qui se traduit par des années sèches devenues de plus en plus fréquentes. Cette situation est liée à la nature du climat du Niger et aux changements climatiques dont les manifestations à travers les effets néfastes des phénomènes climatiques extrêmes constituent un grand handicap pour l’autosuffisance alimentaire. En effet, la fragilité des écosystèmes du pays le rend très vulnérable et le contexte socio-économique difficile affaiblit ses capacités d’adaptation.
Cette année également l’insuffisance des pluies a provoqué une chute de la production agricole et une insuffisance de la production d’aliment bétail dans beaucoup de localités du pays. Les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale et hydraulique 2021 au Niger ne sont pas reluisants. Ces résultats par région se présentent comme suit :
Sur l’ensemble du pays, la production céréalière brute en 2021, est estimée à 3 562 549 tonnes soit une baisse de 36% par rapport à l’année 2020 et un déficit de 39% par rapport aux besoins des populations.
Sur le plan pastoral le constat est le même avec une production fourragère 2021 évaluée à 18 053 297 tonnes de matières sèches pour des besoins du cheptel estimé à 33 323 213 tonnes de matières sèches soit un déficit fourrager global de 46 % des besoins.
Pour répondre aux besoins des populations, le gouvernement a adopté en conseil des ministres, le 02 décembre 2021, un plan d’urgence couvrant la période de novembre 2021 à mars 2022 chiffré à plus de 160 340 179 645 FCFA.
Ce plan présenté aux partenaires du Niger, sera financé par le Budget National et la contribution des donateurs multi et bilatéraux et concerne entre autres, l’appui alimentaire aux populations vulnérables (les communes extrêmement vulnérables, les populations déplacées internes et retournées des zones impactées par l’insécurité civile et les sinistrés des inondations), l’appui au Programme de cultures irriguées, l’appui au programme pastoral, l’appui à la restauration des terres, l’appui aux cantines scolaires, l’appui aux populations sinistrées des inondations et l’appui à la prise en charge de la malnutrition.
Pour l’heure, les ressources disponibles sont de 61 138 671 792 FCFA sur une prévision de 160 340 179 645 FCFA d’où un gap à rechercher de 99 201 507 853 FCFA. Il s’agit à travers ce plan, d’améliorer l’accès aux aliments pour les ménages vulnérables, de protéger et renforcer les moyens d’existence des ménages vulnérables, de faciliter l’accès aux intrants agricoles, vétérinaires et zootechniques des ménages vulnérables.
Pour lutter contre l’insécurité alimentaire, l’État doit mettre des moyens conséquents pour pouvoir exploiter son potentiel agricole, à stimuler le développement économique et à adopter une approche plus durable de la gestion des ressources naturelles, dont l’objectif global est d’améliorer la résilience des communautés.
Au Niger la saison des pluies s’étend de juin à septembre, soit seulement trois mois avec la variabilité pluviométrique presque chaque année. L’accès à l’eau est donc un défi majeur pour les communautés agricoles, qui doivent trouver d’autres façons de combler des récurrents déficits alimentaires. Cela peut se traduire par des pratiques de substitution notamment, des systèmes d’irrigation des terres durant le reste de l’année.
Comme par exemple celui en œuvre dans le département de Birni N’konni, situé dans la région de Tahoua où un système d’irrigation alimente des terres agricoles en eau depuis plus de 40 ans. Il fut un temps où ce système irriguait 3000 hectares dans cette zone, mais au fil des ans, l’état du système s’est dégradé et des fuites sont apparues, réduisant la capacité d’irrigation de façon significative.
Dans la région de Maradi également, les femmes jouent un rôle central dans les activités agricoles et la production à l’échelle locale. Par ailleurs, les femmes représentent 70% de la main d’œuvre agricole du pays. En effet, les agriculteurs rencontrent davantage de difficultés pour accéder aux technologies agricoles, aux services financiers, ainsi qu’à la propriété foncière.
La sécurité alimentaire au Niger est également menacée par le manque de pâturages. Le manque de terres ne concerne pas que les cultures, puisque les aires de pâturages pour l’élevage de bétail diminuent année après année. Ne sachant pas où paitre les troupeaux, les éleveurs doivent souvent acheter des aliments pour nourrir leurs animaux, une dépense supplémentaire que de nombreuses familles ne peuvent se permettre. Dans la région de Maradi, la délimitation d’un couloir de transhumance de 180 kilomètres a pour but de compenser en partie le manque de pâturages par création de terres réservées à l’alimentation bétail. Des nouvelles infrastructures permettront de garantir la disponibilité d’eau potable tout au long de corridor.