Le différend diplomatique qui oppose le Niger et le Bénin se poursuit avec la fâcheuse et indélicate option béninoise d’arrêter et juger des officiels nigériens (des agents de WAPCO Niger). Ces derniers même s’ils ont bénéficié d’un sursis lors de leurs procès tenu le lundi 17 juin 2024 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Cotonou, n’est pas sans enflammer les relations entre les deux pays,
déjà tendues depuis la fermeture par le Bénin de sa frontière en application des sanctions de la CEDEAO qui ont visé le Niger, suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a renversé le régime de Mohamed Bazoum.
En réponse à la non ouverture de la frontière par les autorités de Niamey, le président Patrice Talon avait bloqué l’exportation du pétrole brut nigérien via le port de Sémè Kpodji. Une décision qui viole selon Niamey, une dizaine d’accords bilatéraux signés entre les deux pays.
Mieux, les autorités nigériennes ont publiquement accusé d’une part le président Talon de vouloir asphyxier économiquement le Niger et d’autre part de participer à une entreprise de déstabilisation en hébergeant des bases militaires françaises sur le territoire béninois frontalier du Niger.
Lors d’une sortie médiatique, le premier ministre du Niger Ali Mahamane Lamine Zéine n’est pas passé par quatre chemins pour exposer les éléments d’un complot franco-béninois qui se prépare depuis le sol béninois pour déstabiliser le Niger.
C’est dans ces relations tendues que les deux anciens président Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo ont décidé selon un communiqué de jouer leur partition. Ils vont se rendre à Niamey pour « contribuer à rétablir les relations cordiales et fraternelles » entre les deux pays.
Selon les services de communication de Nicéphore Soglo et de Boni Yayi, les deux anciens présidents se rendent à Niamey ce lundi 24 juin pour tenter d’apaiser les choses.
Aucun détail sur la durée de leur séjour et sur les détails du programme à Niamey n'a cependant fuité. Le communiqué mentionne des échanges avec les responsables nigériens au plus haut niveau, certainement avec les autorités de la junte nigérienne.
Pour leur, aucune réaction n’a été enregistrée du côté des autorités béninoises et nigériennes.