En marge de la 33e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine tenue à Addis-Abeba, le président Issoufou Mahamadou leader chargé de promouvoir le processus de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a présenté le nouveau rapport sur l’état d’avancement du processus de mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf). Ce rapport couvre la période de six mois allant de juillet à décembre 2019.
La phase opérationnelle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) lancée lors du 12eme Sommet extraordinaire de Niamey en juillet 2019 a permis de de soumettre les listes définitives de concessions tarifaires sur le commerce des marchandises.
Ainsi, au 31 décembre 2019, onze États (Égypte ; Guinée Équatoriale ; Cameroun ; Gabon ; Malawi ; Maurice ; République centrafricaine ; République du Congo, Sao Tomé ; Seychelles et Tchad) ont présenté leurs offres tarifaires à hauteur de 90 %. Les autres pays et les Communautés Économiques Régionales travaillent toujours sur leurs offres tarifaires et sont à un stade avancé. Pour permettre aux États membres d’achever les travaux en suspens, de réunions techniques des instances de négociation de la ZLECAf vont se tenir prévues de février à mai 2020.
Concernant les Commerce des services, la feuille de route pour la finalisation des travaux sur le commerce des services a été harmonisée. Les listes d'engagements spécifiques des secteurs prioritaires (Services financiers, Services de télécommunication, Services de transport, Services touristiques, et Services aux entreprises) devraient être mises au point en janvier 2020. En outre, les Ministres ont convenu que les travaux sur les secteurs des services restants et les cadres de coopération en matière de réglementation devraient être achevés d'ici juin 2020. Les États membres s’étaient engagés à soumettre leurs offres initiales en matière de commerce des services au plus tard le 31 janvier 2020, comme convenu.
Du fait qu’un accent a été mis sur les questions du commerce des marchandises que sur celles du commerce des services, créant ainsi une distorsion, le Conseil des Ministres de la ZLECAf doit veiller à ce que tous les travaux en cours dans les domaines du commerce des marchandises et du commerce des services soient achevés en même temps afin que les échanges qui doivent être lancé le 1er juillet 2020 dans le cadre de la ZLECAf puissent concerner tant le commerce des biens que celui des services.
S’agissant des règles d'origine, peu de progrès ont été accomplis dans le cadre de la mise au point définitive des règles d’origine. Cela est principalement lié aux difficultés de financement rencontrées par le Secrétariat et l'Unité d'appui provisoires de la ZLECAf. Un engagement a été pris avec les structures politiques pertinentes de l'Union Africaine en vue de garantir le financement pour la finalisation de ces travaux.
Parlant des offres tarifaires, Il est nécessaire que les règles d'origine soient complétées le plus tôt possible. Le président Issoufou Mahamadou leader chargé de promouvoir le processus de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) « propose que les résultats des travaux sur les règles d’origine vous soient soumis à la session extraordinaire de la Conférence qui devrait se tenir en mai 2020. D’ici là, les Ministres sont instruits pour rattraper le retard enregistré »
‘‘Des réserves émises par six pays’’
En juillet 2019 à Niamey, la Conférence a décidé de poursuivre les discussions sur l’offre des pays du G6 (Éthiopie, Madagascar, Malawi, Soudan, Zambie et Zimbabwe) d’entreprendre la libéralisation de 90 % des lignes tarifaires totales sur une période de quinze (15) ans, sous réserve du principe de réciprocité, en vue de parvenir à un consensus, et de faire rapport à la prochaine session de la Conférence de l'UA en février 2020.
A l’issue des concertations avec les pays concernés, ces derniers ont accepté de mettre de côté l’intérêt particulier de leur pays et de rejoindre les autres Etats membres sur les modalités de mise en œuvre de la libéralisation des tarifs.
Sur le stade actuel du processus de signature et de ratification de l'accord de la ZLECAf
S’agissant des signatures, l’Érythrée est le seul pays à n’avoir pas encore signé l’Accord. La Commission de l'Union Africaine est en contact avec le Gouvernement de l'Érythrée afin qu’il s’ajoute bientôt aux pays signataires. S’agissant des ratifications, îles-Maurice est devenu le 28ème État partie à la ZLECAf.
Le champion de la ZLECAF recommande d’ailleurs que « tous les États membres de l'Union Africaine signent et ratifient l'Accord portant création de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine avant le lancement des échanges le 1er juillet 2020 ».
Préparatifs de lancement des échanges dans le cadre de la ZLECAf
En prélude au lancement des échanges prévus le 1er juillet 2020, le président Issoufou Mahamadou champion de la ZLECAF a porté à la connaissance des participants au 33eme session qu'un certain nombre d'États membres ont mené des activités pour préparer les parties prenantes au niveau national à démarrer les échanges le 1er juillet 2020.
C’est pourquoi, il a souhaité que tous les Gouvernements veillent à la sensibilisation des acteurs notamment le secteur privé, en particulier sur les questions en suspens. « Je recommande que tous nos Gouvernements alignent leurs lois nationales sur l'Accord de la ZLECAf, qu’ils veillent à ce que les documents requis pour permettre les transactions dans le cadre de la ZLECAf soient produits, distribués et portés à l'attention des acteurs concernés et enfin qu’ils automatisent les procédures douanières et commerciales en vue de l'interconnexion des administrations douanières et des autres acteurs sur le continent » a recommandé le président Issoufou Mahamadou leader chargé de promouvoir le processus de ZLECAf.
La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine qui vise le développement sera mise en œuvre dans tous les secteurs. C’est pourquoi, il est d’une importance vitale que les pays renforcent les institutions et structures nationales concernées par la mise en œuvre de l'Accord. Cela, au-delà des Ministères sectoriels chargés du Commerce. C’est dans ce sens que le président Issoufou Mahamadou a exhorté tous les pays à « mettre en œuvre la décision prise en juillet 2018 à Nouakchott relative à la formulation des stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAf et à la création des comités nationaux ».
Accompagner les Etats à se préparer au lancement de la ZLECAF
Pour aider les pays à cette phase éminemment importante prévue pour le 1er Juillet, le champion de la ZLECAF a fait un certain nombre des recommandations au Secrétariat provisoire de la ZLECAf et aux États membres de l'Union Africaine par rapport à un chronogramme rigoureux.
Mobilisation du secteur privé africain, des Communautés Économiques Régionales et des autres parties prenantes
L’initiative « Afro-Champions » a conçu un projet d’investissement destiné à recueillir mille milliards de dollars afin de financer les programmes de l’agenda 2063 notamment la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine d'ici à 2030. Ce projet favorisera aussi bien les investissements du secteur privé que les partenariats public-privé. A cet effet le président Issoufou Mahamadou propose que les Ministres, en particulier chargés du Commerce, des finances, de l’industrie et de la planification, du développement travaillent avec eux dans la mise en œuvre de ce projet.
Afin d'anticiper certains des défis qui pourraient surgir en cours de route à l'approche du 1er juillet 2020, le président Issoufou Mahamadou recommande que le Conseil des Ministres de la ZLECAf soit mandaté pour qu’il prenne des décisions sur toutes les questions relatives à la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine et de ses structures et fasse rapport à la Conférence.
Mais pour que la ZLECAf produise tous les effets attendus, le champion de la ZLECAF invite à faire preuve du même niveau de mobilisation pour la mise en œuvre des autres projets de l’agenda 2063 notamment :
Faire taire les armes en 2020, thème de notre présent sommet ; le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA) ; le programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) ; le programme détaillé de développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) ; la vision Minière Africaine (VMA) ; le plan d’action pour l’intensification du commerce intra-africain (BIAT).
La mise en œuvre de tous ces plans permettra de booster la croissance économique, de créer des milliers d’emplois pour les jeunes dont 10 millions arrivent annuellement sur le marché de l’emploi aujourd’hui et 30 millions dans les années 2040. La mise en œuvre complète de l’Agenda 2063 permettra de créer au moins 20 millions d’emplois par an.