Au Mali, un référendum pour rien
Par Seidik Abba, Journaliste, Ecrivain
Auteur de « Mali-Sahel : Notre Afghanistan à nous ? « (Ed. Impacts Editions, 2022 »
Sans adhésion des principales forces politiques du pays et sans aucune campagne de popularisation du projet de texte, le régime militaire de transition au Mali s’apprête à organiser, au forceps, un référendum constitutionnel ce 18 juin. Cette consultation électorale créera, de toute évidence, plus de problèmes qu’elle n’en résoudra.
Peu importe les réserves des principales forces politiques du pays, du Parti de la renaissance nationale (PARENA) au Rassemblement du peuple du Mali (RPM), en passant par l’Union pour la république et la démocratie (UDR) et l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ). En l’absence de toute popularisation, le régime du colonel Assimi Goïta a convoqué pour le dimanche 18 juin les électeurs maliens pour se prononcer sur l’avant-projet d’une nouvelle Constitution.
Mauvais départ
Les premiers signes de ce fiasco référendaire annoncé remontent à la formation même du comité ad hoc de rédaction de la nouvelle constitution (CRNC). Alors que la tradition établie depuis très longtemps veut que la rédaction des textes fondamentaux associe en amont toutes les forces politiques et la société civile, le pouvoir de transition du tandem Assimi Goïta/Choguel Maïga a choisi unilatéralement les cinq membres du CRNC et les 22 experts qui les assistent.