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Afrique-économie- cacao : La chute de production du Ghana va-t-elle réveiller le marché du cacao ?

La nouvelle a déjà fait remonter les cours du cacao mercredi. Les deux plus grands producteurs de cacao de la planète, le Ghana et la Côte d'Ivoire annoncent qu'ils « suspendent » les ventes de la récolte 2020-2021. Pour obtenir un prix plancher de leurs acheteurs.
Au moins 2600 dollars la tonne de cacao, sinon rien... C'est l'exigence des deux géants mondiaux, Ghana et Côte, qui affichent un front commun depuis quelques mois, après avoir été longtemps les frères ennemis du cacao. Depuis Accra la capitale ghanéenne, le directeur général du COCOBOD, l'organe public de gestion de la filière ghanéenne, vient d'annoncer que les deux pays « suspendent jusqu'à nouvel ordre les ventes de la récolte 2020-2021 pour préparer la mise en place de ce prix plancher ».
De 750 à 1055 FCFA le kilo au producteur ?
C’est une menace adressée aux acheteurs. Mais une menace seulement, pour l’instant, car la commercialisation de cette récolte 2020-2021 n’a pas commencé, la récolte est dans ces deux pays vendus par anticipation et cela débute en général au milieu de l’année précédente. C’est sur cette base que l’on peut définir ensuite le prix au producteur appliqué un an plus tard.


À partir d’octobre 2020, le gouvernement ivoirien souhaiterait consacrer aux planteurs 70 % des 2600 dollars demandés aux acheteurs. Cela reviendrait à payer les producteurs 1055 FCFA le kilo, contre seulement 750 FCFA aujourd’hui, quand ce prix minimum est respecté... Ce serait donc une hausse considérable pour les planteurs, + 40 %.
Cacao « pas assez cher » selon Cémoi
Pourtant, ce n'est pas la panique chez les gros acheteurs de la filière. Un négociant de poids souligne qu’« il faudra certes beaucoup de trésorerie supplémentaire, ce qui risque de fragiliser les exportateurs locaux, mais que tout ce qui va dans le sens des producteurs est bon. Si tout le monde joue le jeu, y compris les chocolatiers qui, estime-t-il, font des marges importantes, ça se répartira, juge-t-il, sur toute la chaîne ». Le PDG du chocolatier français Cémoi dit de son côté « soutenir la hausse des prix au planteur. Globalement, dit-il, le cacao est une matière première qui n'est pas assez chère ». Quant à Nestlé, la multinationale suisse dit « attendre avec intérêt la poursuite des discussions constructives qui identifieront des mesures réalisables. »
Il est vrai que le marché du cacao est plutôt porteur en ce moment, avec une demande forte sur tous les continents, ce qui explique le meilleur niveau des cours, qui n’est plus très éloigné désormais des 2600 dollars exigés par les deux géants du cacao. Toutes les discussions à venir vont porter sur le mécanisme à mettre en place si les cours devaient plonger à nouveau.

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