Au niveau de la région de Zinder, la production rizicole n’était pas très considérable. Mais, ces dernières années, cette production a été constatée dans la bande sud de la région de Zinder autour des vallées et marres semi-permanentes (départements de Mirriah, Magaria, Dungass et sud Kantché).
De plus en plus des producteurs s’engagent dans la production du riz hors Aménagement Hydro Agricole. Les données de la Direction régionale de l’Agriculture lors de l’évaluation de la campagne agricole d’hivernage estiment à 4 169 tonnes la production de riz dans la région de Zinder en 2019. Cette production ne prend pas en compte le département de Kantché avec le bassin de production de Dan Borto qui compte entre 200 et 300 producteurs. C'est pourquoi pour appuyer les producteurs ruraux pour une production significative du riz, l'Initiative 3 N à travers le FISAN s'est engagée à accompagner les regrouper au sein des coopératives et organisations paysannes.
« Le Fond d'Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle FISAN est un nouveau portefeuille de l'initiative 3N qui vise à se départir de la dépendance des autres pays vis à vis de l'importation du riz mais aussi et surtout accroître la production agricole de nos producteurs ruraux », explique Dr Kokou Abede Hassane Coordinateur Régional du Haut-Commissariat à l'Initiative 3N de Zinder.
« Ce portefeuille, a un caractère pilote. Pour le moment, on a voulu injecter en tout 308 millions, après pourquoi pas espérer aller à plus de 500 millions ou un milliard l'année prochaine, ça dépend des partenaires qui vont voir la réussite de cette phase-là », a affirmé Dr Kokou Abede Hassane.
« Sur les 30 dossiers qu'on espérait avoir, on voulait avoir au moins cinq (5) dossiers des coopératives, parce qu’il faut aussi que les gens s'habituent et apprennent à aller en coopérative. C'est facile de capter un gros investissement plutôt qu'individuellement. Mais étant donné la difficulté du caractère pilote, on a dit au moins 5 sous-projets de coopératives et organisations paysannes et 25 individuels. Mais force est de constater qu'on a eu énormément des dossiers, du coup on s'était retrouvé avec près de 47 dossiers qui sont restés dans le portefeuille de 308 millions.
Au Niger, le riz constitue la troisième céréale après le mil et le sorgho tant au point de vue de la superficie que de la production.
Toutefois, le riz local ne représente que 1,7% du chiffre d’affaires du secteur de la production agricole primaire et seulement 2,3% du volume moyen des céréales produites annuellement.
De 2004 à 2010, la consommation de riz a connu une progression rapide. Elle est évaluée respectivement à environ 81,15 kg par an et par habitant pour le riz local (dans les zones de productions) et 41,27 kg par an et par habitant pour le riz importé (au niveau national) soient un total de consommation de près de 41,352 tonnes de riz local et 207,467 tonnes de riz importé sur l’ensemble des ménages.
Le riz en Aménagements hydro-agricoles (AHA) et hors AHA joue un rôle important dans l’amélioration de la sécurité alimentaire des familles qui le cultivent.
D’importants atouts et potentialités de la riziculture
Le Niger dispose d’un certain nombre d’atouts en matière de riziculture notamment l’existence d’un potentiel irrigable (270.000 ha dont 20% seulement sont actuellement exploités) ; 30 milliards de m3 d’eau de surface ; L’existence des terres aptes à la riziculture (24.000ha) ; La pratique de la double culture du riz (en saison sèche et saison d’hivernage) qui est un avantage comparatif pour le Niger.
Pour la période 2010-2017, la consommation de riz de la population était en moyenne de 18kg / an / habitant, elle est passée à 20,5kg / an / habitant en 2018. Face aux besoins sans cesse croissant de cette céréale, le Niger survit avec le riz d’importation.
Ainsi, en 2018 ce sont 526 000 tonnes de riz qui ont été importées contre 144 000 tonnes en 2010, soit plus de 3 fois plus. Selon une étude menée par l’AGRYMET (2006), il est estimé à 132.030 tonnes de riz paddy (riz brut) produits au Niger la même année (2006) dont 70.000 tonnes produites sur les aménagements hydro-agricoles.
Le développement de la filière rizicole au Niger
Le Niger a entrepris en 2020 l’élaboration de la Stratégie Nationale de Développement du riz au Niger (SNDR). Cette dernière sert de cadre de référence pour l’émergence dudit secteur. L’objectif général est de : « contribuer à moyen terme à une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité, afin de répondre à long terme aux besoins et exigences des consommateurs, et exporter sur les marchés sous régional et international».
En attendant l’effectivité de cette stratégie, le déficit persiste. La stratégie permettra au Niger d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2023 avec un stock de sécurité de 39.358 tonnes et en 2030 avec 248.700 tonnes selon une certaine estimation.