Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

Santé : La CAR/PF continue ses actions en faveur d’un environnement favorable à la promotion de la santé reproductive.

 

 

 

 VBG ok

 

La plateforme des OSC en santé dénommée Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF), organise du 9 au 12 décembre 2024 à Niamey, un atelier de partage d’un argumentaire islamique qu’elle a élaboré en vue d’appuyer le plaidoyer en faveur de la prise en compte du viol et de l’inceste dans les motifs pouvant conduire à une interruption thérapeutique ou médicalisée de la grossesse au Niger.


L’atelier de partage dudit argumentaire s’est tenu en collaboration avec l’Alliance des Religieux pour le Développement Socio – Economique, Educatif et Sanitaire (ARDSES).
L’argumentaire islamique objet de cet atelier décrit d’abord les étapes de la conception de l’être humain et la sacralité de la vie humaine selon l’islam. Ensuite, l’argumentaire a relevé la position des différents érudits de l’islam par rapport à l’interruption des grossesses, avant de se pencher sur les cas spécifiques du viol et de l’inceste.
Il importe que ce document de plaidoyer soit partagé avec les leaders religieux pour non seulement discuter de l’opportunité du plaidoyer en faveur de la prise en compte du viol et de l’inceste dans les motifs de l’interruption thérapeutique ou médicalisée des grossesses au Niger, mais aussi de la nécessité d’adapter le contenu proposé.
Depuis son accession à l’indépendance, le Niger a adhéré ou ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs à la promotion et à la protection des droits de l’homme et s’attelle quotidiennement à leur donner effet. Il s’agit entre autres de : la Convention internationale sur l’élimination de la discrimination raciale, ratifiée le 27/04/1967 ; le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié le 7/03/1986 ; le Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels, ratifié le 7/03/1986 ; la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiée le 17/07/1986 ; la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée le 30 septembre 1990 ; la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée le 5/10/1998 ; la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée le 8/10/1999 ; la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant, ratifiée le 11/12/1999 ; la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée le 24/06/2008 ; la Convention internationale pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, ratifiée le 18/03/2009 ; et la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ratifiée le 24/07/2015.
Tous ces onze (11) instruments promeuvent et protègent les droits de l’homme en général parmi lesquels ceux des femmes et des filles. Malgré tout cet arsenal juridique, le Niger reste confronté à beaucoup de défis notamment la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et la promotion de la santé et des droits en santé sexuelle et reproductive.
L’étude sur l’ampleur et les déterminants des VBG démontrent l’existence de violences multiformes qui se caractérisent par une prévalence variable selon certaines données sociodémographiques comme le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, l’activité économique, le lieu de résidence, le sexe du chef de ménage et la taille du ménage. La prévalence nationale des VBG, tous types et tous sexes confondus est de 29,0%, soit respectivement 38,2% chez les femmes et 16,3% chez les hommes, selon l’étude sur l’ampleur et les déterminants des violences basées sur le genre réalisée en 2021 par l’Institut National de la Statistique.
Les femmes et les filles sont également exposées aux grossesses non désirées et ou précoces. Une fois enceintes, elles sont généralement tentées de se débarrasser clandestinement de leur fardeau, avec tous les risques que cela comporte sur leur vie, leur santé ou leur liberté.
Des avortements induits sont pratiqués presque tous les jours sans aucun matériel médical adéquat et dans des conditions néfastes pour les femmes. Malgré les restrictions légales de l’avortement au Niger, l’enquête de PMA réalisée par l’INS a conclu qu’il y a eu environ 5 avortements pour 1000 femmes de 15 à 49 ans au Niger en 2022, soit 27 504 avortements induits sur un an. Aussi, plus de 9 avortements sur 10 sont non sécurisés. Les femmes non mariées et vivant en milieu rural font plus recours aux avortements non sécurisés. Cette situation révèle une certaine dichotomie entre les dispositions législatives en vigueur et la réalité vécue par les femmes qui contournent les lois afin d’arriver à leurs fins au péril de leur vie. Dans des rares cas, ces femmes sont identifiées et arrêtées sur plainte ou dénonciation, par les agents de force de défense et de sécurité et déférées devant les juridictions. Les raisons de l’avortement induit varient au cours de la vie d’une femme, mais l’étude de PMA montre qu’elles sont souvent liées au fait de ne pas être mariée (28%) et au désir ou besoin de préserver sa santé (21%). Par ailleurs, 30% des femmes ont indiqué avoir d’« autres » raisons qui les ont poussées à se faire avorter. L’inceste et le viol pourraient être parmi ces autres raisons.
Lorsque l’avortement échoue après tentative ou lorsque le recours demeure impossible, par manque de moyens nécessaires ou par peur, beaucoup de femmes porteuses de grossesses non désirées décident d’attendre le jour de la délivrance pour donner volontairement la mort au nouveau avec ou sans l’aide d’une tierce personne, en tentant généralement de faire croire qu’il était mort-né.
Face à cette situation désastreuse, il est donc urgent que l’Etat procède à une révision des textes existants dans l’intérêt des femmes abusées sexuellement et dans l’intérêt de la santé publique. C’est dans cette optique que la plateforme des OSC en santé dénommée Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF), a élaboré un argumentaire islamique en vue d’appuyer le plaidoyer en faveur de la prise en compte du viol et de l’inceste dans les motifs pouvant conduire à une interruption thérapeutique ou médicalisée de la grossesse au Niger.

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Articles similaires

RCCM/NI/A/971 NIF:19086/S

  •  

    +227 90 69 50 56

  •  

    +227 96 29 07 20

  •  

    Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

  •  

    Derrère Grand Marché, Niamey - Niger

Newsletter

Recevez les meilleurs articles dans votre courrier électronique et ne manquez jamais l'actualité importante d'ici et d'ailleurs.