Le gouvernement nigérien a adopté sa stratégie nationale de mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine au Niger (NE-ZLECAF 2023-2025). Le Niger a ratifié l’Accord instituant la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf), le 16 mai 2018. Cet Accord est entré en vigueur le 30 mai 2019. La vision déclinée dans la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf, adoptée en Conseil des Ministres le 18 mai 2023 a pour objectif, de contribuer à un commerce moderne et dynamique, à travers une meilleure intégration au commerce intra-africain pour le développement du Niger à l’horizon 2035.
L’objectif global de cette stratégie est de contribuer significativement à la croissance des exportations du Niger en rapport avec l’accélération de la croissance économique déclinée dans le cadre du Plan de Développement Economique et social (PDES) et à une augmentation des exportations nigériennes dans le marché africain.
De l’avis de plusieurs experts économiques sur la question, pour tirer les meilleurs bénéfices de la ZLECAF, les pays africains doivent se doter des stratégies souples. « La création d'un marché à l'échelle du continent exigera une action volontariste pour réduire tous les coûts commerciaux. Il faudra pour cela adopter des législations permettant aux marchandises, aux capitaux et aux informations de circuler librement et facilement à travers les frontières. Les pays qui y parviendront pourront attirer les investissements étrangers et stimuler la concurrence, facteurs d'augmentation de la productivité et de l'innovation des entreprises nationales ».
Mieux, selon la banque mondiale « les gouvernements devront aussi préparer leur main-d'œuvre à tirer parti des nouvelles opportunités grâce à de nouvelles réformes destinées à réduire les coûts liés aux réorientations professionnelles ».
Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une véritable occasion de stimuler la croissance, de réduire la pauvreté et d'élargir l'inclusion économique dans cette région. En effet, s'il est pleinement mis en œuvre, cet accord commercial pourrait accroître le revenu régional de 7 % — soit 450 milliards de dollars —, accélérer l'augmentation de la rémunération des femmes et sortir 30 millions de personnes de l'extrême pauvreté d'ici 2035.
À plus long terme, précise le rapport, l'accord continental ouvrirait aux pays africains des possibilités d'intégration et de réformes favorables à la croissance. En remplaçant la mosaïque d'accords régionaux, en rationalisant les procédures aux frontières et en donnant la priorité aux réformes commerciales, la ZLECAf pourrait aider les pays africains à renforcer leur résilience face à de futurs chocs économiques.
Le rapport précise également que la ZLECAf pourrait permettre de réorganiser les marchés et les économies de la région, entraînant la création de nouvelles industries et l'expansion de secteurs clés. Les gains économiques d'ensemble seraient variables, les plus importants bénéficiant aux pays qui supportent actuellement des coûts d'échanges élevés.