Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

Les membres d'Alliance Droits et Santé au Niger demandent à l’Etat du Niger et ses partenaires de déployer des initiatives destinées à faciliter aux filles l’accès aux services de santé sexuelle et reproductifs. En effet les systèmes de santé offrent rarement aux jeunes filles des services de santé sexuelle et reproductive adaptés à leurs besoins tout en respectant leur dignité et vie privée. Si l’ensemble de la population est confrontée à de nombreux obstacles pour accéder à ces services, les jeunes filles sont en première ligne lorsqu’il s’agit de se débattre avec les services de santé. Les réactions négatives du personnel de santé peuvent constituer un obstacle très puissant pour elles lorsqu'elles sollicitent ces services.

Le 19 décembre 2011, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution fixant le 11 octobre 2012 comme la première Journée internationale (des droits) de la fille.
La résolution stipule que la Journée (des droits) de la fille reconnaît que l'autonomisation des filles, l'investissement dans leur éducation, qui sont essentiels pour la croissance économique, l'éradication de la pauvreté, ainsi que la participation significative des filles dans les décisions qui les concernent, sont les clés pour briser le cycle de la discrimination et de la violence, pour promouvoir et protéger leur capacité à jouir pleinement de leurs droits. La Journée (des droits) de la fille reconnaît également que l'autonomisation des filles implique leur participation active dans les prises de décision, ainsi que le soutien et la collaboration de leurs parents, de leurs tuteurs légaux, de leurs familles, des prestataires de soins, ainsi que des garçons, des hommes et de la communauté au sens large.
La célébration de la journée a pour but de soutenir l'amélioration des perspectives d'avenir laissées aux jeunes filles et de sensibiliser l'opinion aux inégalités dont elles souffrent à travers le monde en raison de leur sexe. Ces inégalités concernent l'accès à l'éducation, la nutrition, les droits juridiques, les soins médicaux, la protection contre la discrimination, la violence et le mariage forcé.

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des filles Edition 2019, Alliance Droits et Santé au Niger rappelle que:
• À l’échelle planétaire, plus de 700 millions de femmes ont été mariées alors qu’elles étaient encore enfants (moins de 18 ans). Plus d’une sur trois – soit quelque 250 millions – a été mariée avant l’âge de 15 ans. Souvent, les enfants mariées ne sont pas en mesure de refuser des rapports sexuels non protégés, ce qui les expose aux infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées.
• Toutes les 10 minutes, quelque part dans le monde, une adolescente décède des suites de violences.
• Dans les situations d’urgence, les adolescentes sont particulièrement exposées à la violence sexuelle et, dans certains cas, elles sont enlevées et exploitées à des fins sexuelles par des groupes armés.
• Presque la moitié (44 %) des adolescentes dans le monde âgées de 15 à 19 ans pense qu’il est normal, dans certaines circonstances, qu’un conjoint ou un partenaire use de violence physique à l’encontre de son épouse ou partenaire http://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/girl-child#sthash.JfGtQpav.dpuf

En effet au Niger, le mariage des enfants constitue une réalité.
Selon le rapport UNICEF 2011 « Situation des Enfants dans le Monde », le Niger est en tête de liste des pays à forte prévalence de mariages des enfants avec un taux de 75% suivi du Tchad (72%), le Mali (71%), le Bangladesh (66%) et la Guinée (63%). La répartition est de 42% dans les zones urbaines et 84% en milieu rural. Ainsi, 59% des adolescentes de 15-19 ans sont mariées et 36,1% sont mariées avant 15 ans.
Le mariage des enfants constitue une grave violation des droits fondamentaux de l’Homme et en particulier ceux de la femme et de l’enfant. Il expose les adolescentes à des risques et peut avoir de lourdes conséquences tant sur le plan de la santé que de l’éducation.

Le taux de prévalence contraceptive chez les adolescentes de 15-19 ans est de 6 %.Par conséquent, les grossesses des adolescentes font partie des préoccupations premières du pays. Selon les EDS 2017 préliminaires, 49.9 % des 15-19 ans ont déjà eu au moins une naissance vivante. Ces données sont particulièrement inquiétantes, car les enfants de mères jeunes (moins de 20 ans) courent généralement un risque plus important de décéder que ceux issus de mères plus âgées. De même, les accouchements précoces augmentent le risque de mortalité maternelle chez les adolescentes : 34,4% des décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans au Niger sont liées à la grossesse et à ses complications. En fin, l’entrée précoce des jeunes filles dans la vie féconde et conjugale réduit considérablement leurs opportunités scolaires, hypothéquant ainsi leur avenir.
Pour mieux protéger les enfants et les femmes, le Niger a ratifié la CDE en 1990, la charte Africaine des Droits et du bien Etre de l’Enfant en 1996 et la CEDEF en 1999 à son article 16.
Pour réduire ce fléau, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant (MPF/PE) en collaboration avec ses partenaires avait lancé une campagne pour l’élimination du mariage des enfants en 2014.
Le but de cette campagne était de « contribuer à la réduction de la pratique du phénomène au sein des différentes communautés ».
D’autres programmes sont en cours dont entre autres le programme Illimin « le savoir pour la dignité » et le projet Autonomisation et dividende démographique SWEED
Cette Journée internationale des filles 2019 marque le début d'une année d'action visant à réunir les partenaires et les parties prenantes pour célébrer les progrès observés depuis la Déclaration de Beijing, mais surtout pour donner aux jeunes filles le pouvoir, les connaissances et l'espace nécessaires pour continuer à faire entendre leurs préoccupations. C’est dans cette dynamique que l’alliance droits et santé au Niger avec ses partenaires œuvrent à accompagner les adolescentes, à prendre en main leur propre développement. Cela s’illustre par des formations, des séances de sensibilisation, des coachings, la paire éducation, des appuis conseils, du plaidoyer en faveur de la prise en compte de leurs besoins spécifiques.
L’alliance lance ainsi un appel à l’endroit des autorités, décideurs et partenaires à redoubler d’effort pour qu’ensemble nous puissions briser les frontières et les barrières d’accès des filles aux services de santé de la reproduction afin qu’elles puissent exprimer leurs potentiels en tant que actrices de développement.

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