Hebdomadaire Nigérien d'Analyses et d'Informations Générales

Plusieurs pays du Sahel soutiennent des initiatives destinées à améliorer le quotidien des femmes et des filles. Un projet s’est attaché à identifier et mobiliser des personnalités influentes parmi les intellectuels musulmans et chefs religieux et traditionnels pour mettre un terme à certaines pratiques traditionnelles. Dans les régions rurales du Sahel, une fille aura du mal à poursuivre sa scolarité. Et même après plusieurs années d’école primaire, elle saura probablement à peine lire et écrire en raison de la piètre qualité des enseignements. À l’adolescence,ses parents risquent de la marier parce qu’ils estiment que c’est un bon moyen de la protéger.

Pour les Sahéliens, les parents ont le devoir moral d’installer leurs filles dans un nouveau foyer et le mariage apparaît comme la meilleure solution pour leur offrir un avenir.

Ce qui explique que la région affiche l’un des taux de mariage des enfants les plus préoccupants du monde — une situation qui pénalise de manière disproportionnée les filles, surtout sur le plan de la santé et de l’épanouissement. Avec un taux de 75 %, le Niger détient le record mondial de la prévalence des mariages précoces, tandis que le Tchad et le Mali se situent à la troisième et la cinquième place (68 % et 55 % respectivement).

Les jeunes constituent une part importante et croissante de la population au Sahel. En Mauritanie, 30 % de la population a moins de 10 ans et 44,2 % moins de Libye : 15 ans. Les jeunes ont du mal à suivre une formation suffisante pour espérer décrocher un emploi sérieux et ont hâte de voir les politiques d’emploi porter leurs fruits.

Les dirigeants africains veulent investir dans le capital humain de leur pays et dans des partenariats stratégiques qui renforceront l’autonomie des filles et des femmes et permettront d’utiliser au mieux le meilleur atout du continent : sa jeunesse.

C’est pourquoi les présidents de six pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) ont pris l’initiative de concevoir un projet axé sur l’autonomisation économique des femmes et le dividende démographique au Sahel. Le projet S WEED (selon son acronyme en anglais) est financé par la Banque mondiale et mis en œuvre avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Cette opération s’est notamment attachée à identifier et mobiliser, dans les pays concernés, des personnalités influentes parmi les intellectuels musulmans et chefs religieux et traditionnels. En mai 2018, ces personnalités se sont réunies à Nouakchott, en Mauritanie, pour évoquer la position de l’islam sur l’ensemble des questions qui concernent la condition féminine : mariages précoces, santé maternelle et infantile, planification familiale, éducation des filles, violence à l’encontre des femmes et émancipation économique et sociale.

Dans la déclaration publiée à l’issue de cette rencontre, elles « s’engagent à apporter [leur] contribution à la promotion de la scolarisation des filles [et] de la santé génésique, y compris pour garantir une grossesse, un accouchement et une maternité sans risque ainsi que le droit des femmes à la contraception et à l’espacement des naissances. »

Le message délivré par le Grand imam d’Al-Azhar est parfaitement clair : aux yeux de l’islam, le mariage précoce est haram (interdit par Allah). Les responsables religieux de la région ont formalisé leur engagement dans une déclaration conjointe, mais aussi dans des plans d’action en appui aux objectifs du projet.

Ce réseau régional, qui s’étend des plus grands intellectuels d’un pays aux chefs religieux établis au plus près des communautés, s’emploiera à installer un environnement propice à l’autonomisation sociale et économique des filles dans les régions rurales du Sahel. Dans un deuxième temps, des responsables chrétiens y seront associés.

Source BM

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