Par Francis Laloupo Journaliste, Essayiste Enseignant en Géopolitique
Alors que les juntes militaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso s’acheminent théoriquement vers la fin de la période de transition, dans quelles conditions adviendra l’alternance dans ces pays où les coups d’Etat qualifiés de « nouvelle génération » auront profondément bousculé le paysage politique et sociologique, de même que les orientations politiques ? A quoi ressemblera le retour à un ordre constitutionnel normal ?
Cinq coups d’Etat cumulés entre août 2020 et septembre 2022 au Mali, au Burkina Faso et en Guinée (*). Dans cette temporalité, le chiffre constitue un véritable record en Afrique de l’Ouest. Parmi les caractéristiques de ces putschs qualifiés de « nouvelle génération », la durée des périodes de transition que leurs auteurs ont su imposer, au terme de houleuses négociations et de laborieux compromis avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Au Mali, la transition – l’Etat d’exception – commencée en 2020 devrait s’achever en février 2024. Au Burkina Faso, après deux putschs militaires, les citoyens de ce pays ne devraient pas espérer un retour à un ordre institutionnel ordinaire avant juillet 2024, date prévue pour des élections législatives et présidentielle. Quant à la Guinée, après le coup d’Etat du 5 septembre 2021, le compromis conclu avec la Cédéao fixe la fin de la transition à fin 2024.